Ils étaient près d’une centaine a participé ce lundi 7 septembre à une réunion-débat sur le lien entre l’homosexualité et l’Église catholique, dans cette commune du département de la Somme.
À la fin de la soirée, une femme a pris la parole : « Je suis croyante et j’ai un fils de 28 ans homosexuel. J’ai très mal vécu la période Mariage pour tous et cela fait du bien d’entendre les propos tenus ce soir. »
Ce commentaire résume bien l’état d’ouverture d’esprit, qui a régné lors de la conférence-débat axée sur les témoignages et le partage, sur le thème « Mon prochain… homosexuel ».
En guise d’introduction, l’un des intervenants, admet qu’il se sent « un peu fébrile », et, profitant de la proximité de la basilique, lance : « Avant toute chose, nous allons prier ensemble, sous le regard de Notre-Dame. Car, qui mieux qu’une mère pourrait nous accompagner. Une mère trouve toujours une place dans son cœur. Et Albert, sous le regard de Marie, c’est pas mal. »
Patrick Hervé, lui-même homosexuel et initiateur de la soirée, entame un chant, accompagné de sa guitare, avant de laisser la parole aux intervenants.
Thierry est venu spécialement de Compiègne (Oise), pour apporter son témoignage : « Étant jeune, je me sentais anormal et par la prière, j’ai essayé de m’en sortir, à genoux devant le Christ, avec une énorme écharde. Je me sentais imparfait, fragile et vulnérable. » Il est même passé par une relation hétérosexuelle et a conçu un enfant, pour tenter de régler ses « problèmes identitaires », en vain. « Je n’arrivais plus à être fidèle, alors que je suis profondément attaché à ça. »
Puis il relate un fait survenu à l’époque du débat sur le Mariage pour tous : « Les prêtres compiégnois, me sachant homosexuel, ne voulaient plus que je communie, mais j’ai besoin du corps du Christ. Suivant le principe : Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir… Il nous a fallu deux heures de discussion, mais aujourd’hui, je suis un homme heureux. »
La salle conquise et émue par ce témoignage poignant le salue par une salve d’applaudissements.
Puis, vient le tour de Monique et Michel, qui font partie de l’association Devenir un en Christ. Le couple, en symbiose, va alterner dans la prise de parole : « Nous sommes mariés depuis 52 ans, avec trois enfants, dont un homosexuel. Lorsqu’il nous l’a appris, à l’âge de 30 ans, nous avons été choqués, heurtés, par ce que nous considérions comme une déviance. Cela allait contre nos convictions et c’était une question taboue dans l’Église. Accepter ne va pas de soi. C’est la foi, qui nous a permis d’avancer. »
Un autre couple, Antoine et Michèle, fait sensiblement le même témoignage, en terminant : « Au final, ce fut une très belle découverte, pleine d’amour. La foi est restée pleine et entière. »
Le courrier d’une mamie a été lu. En substance : « Je l’aime, tel qu’il est, et plus encore. » Et de recommander : « Soyez accueillants, compréhensifs, à l’écoute et avec amour. » Bernard Vitse, prêtre et membre de l’association, confesse : « Le groupe m’a aidé à être plus et mieux prêtre. L’Église du 3e millénaire portera une responsabilité de non-assistance à personne en danger si elle ne tient pas compte de cette réalité. »