C’est fait, l’affaire est entendue. L’homme d’affaire Jean-Jacques Augier, énarque, polytechnicien et intime de François Hollande, rachète à Pierre Bergé le magazine « Têtu ». Pour 1 euro symbolique, selon nos informations, et même une petite cagnotte dans les caisses pour voir venir.
En plein débat national sur le mariage pour tous, Têtu, le premier magazine de la communauté homosexuelle française va changer de propriétaire a-t-on appris de sources concordantes, confirmant ainsi une information de PresseNews (lien payant). L’heureux gagnant est Jean-Jacques Augier, ancien patron des Taxis G7 et très proche de François Hollande puisqu’il était trésorier de campagne du candidat PS. Il rafle ainsi la mise sur le fil. Le banquier Matthieu Pigasse (co actionnaire du Monde et du HuffingtonPost France) et un autre candidat dont le nom n’a pas été dévoilé étaient aussi sur les rangs.
Selon un proche de Pierre Bergé, ce dernier le cèderait en fait pour 1 euro symbolique. Et laisserait dans les caisses du journal suffisamment de trésorerie pour qu’il n’ait pas de problème d’argent pendant au moins deux ans. C’est exactement ce qu’avait fait le patron de LVMH, Bernard Arnault, lorsqu’il avait dû céder La Tribune alors qu’il venait de racheter Les Échos. Il l’avait cédé 1 euros à Alain Weill mais avec 47 millions d’euros en caisse.
Des ventes en hausses mais toujours des pertes
Selon le calendrier prévu, la vente définitive devrait être conclue en février. Reste que si les ventes se portent on ne peut mieux (en hausse de 14,5% à 39.915 exemplaires, selon l’OJD), Têtu n’est pas rentable. Il perdrait environ 1,5 millions d’euros par an Têtu. L’addition risque d’être salée pour les salariés à qui on a déjà annoncé qu’une lourde restructuration serait lancée. « Sur les 27 permanents, dont une petite quinzaine de journalistes, la moitié va être licenciée », nous a indiqué un rédacteur du titre.
Un énarque polytechnicien fan de taxis, de boucherie, d’édition et de presse !
Si Jean-Jacques Augier n’est pas connu du grand public, il est en revanche très bien implanté dans le monde des affaires, de la politique et dans le microcosme parisien.
Polytechnicien, c’est un énarque de la fameuse promotion Voltaire, celle de François Hollande. C’est depuis un intime du président de la République et il s’est notamment occupé du financement de sa campagne présidentielle. Ex-inspecteur des Finances, il s’est par la suite reconverti dans les taxis ( il fut propriétaire des Taxis G7 et en confia la direction à André Rousselet, l’ancien président de Canal Plus ) dans la boucherie (il en possède plusieurs à Pékin!) et plus récemment dans l’édition et la presse.
Ce businessman littéraire, comme le définit un éditeur parisien, s’est offert les Editions Balland puis les éditions POL qu’il revendra par la suite à Gallimard. Depuis trois ans, il est le propriétaire du magazine intellectuel Books.