Le nouveau timbre Marianne, qui a déjà essuyé une polémique pour s’être inspiré de la leader des Femen, est maintenant au coeur d’un litige entre ses co-auteurs qui se déchirent sur la paternité du dessin et l’identité de sa muse. L’avocat du dessinateur, David Kawena, a confirmé qu’une plainte « pour violation du droit d’auteur » avait été déposée au tribunal de grande instance de Tel Aviv contre le co-auteur du timbre, Olivier Ciappa. Le premier, qui vit en Israël, accuse, en effet, le second d’avoir revendiqué la paternité exclusive du timbre et veut, à son tour, « être reconnu devant la justice comme le seul auteur du dessin », a expliqué Me Yotam Werzansky.
Femen or no femen…
Olivier Ciappa se dit « stupéfait ». Shaul Dadon (le vrai nom de David Kawena) n’a, assure-t-il, jamais été oublié. « Il a touché 50 % de la somme gagnée (…) Son nom apparaît sur les 15 milliards de timbres » qui seront imprimés sur cinq ans. Selon Yagg, qui a révélé le dépôt de plainte, le dessinateur israélien conteste aussi le fait qu’une des fondatrices de l’organisation féministe Femen, Inna Shevchenko, ait inspiré le dessin. Quand la nouvelle Marianne avait été dévoilée par le président Hollande, le 14 juillet, Olivier Ciappa avait twitté : « Pour tous ceux qui demandent le modèle de Marianne, c’est un mélange de plusieurs femmes, mais surtout Inna Shevchenko », avant de tempérer : « Inna Shevchenko n’est pas la seule inspiration. C’est un mélange de personnages réels », comme l’actrice Marion Cotillard ou encore la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui a défendu le projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels. Cette déclaration avait déclenché une salve de critiques dans les rangs de la droite conservatrice, accompagnées de demandes de retrait du timbre auprès du gouvernement. Ce qui n’avait pas empêché Inna Shevchenko de jubiler : « Maintenant tous les homophobes, extrémistes, fascistes vont devoir me lécher le c… lorsqu’ils voudront envoyer une lettre ».
Le Télégramme