>> Tokyo issues Japan’s first same-sex partner certificates
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« Pour la première fois, je me sens respecté dans mon pays, reconnaît Kodo Nishimura, jeune Tokyoite de 26 ans. Je n’ai pas à avoir honte de ma sexualité. J’ai eu de la chance, mes amis m’ont soutenu et mes parents ne m’ont pas rejeté… Mais mon cas est rare au Japon », regrette-t-il.
Ce matin-là, une centaine de Japonais, parmi lesquels Kodo Nishimura, sont venus se faire photographier dans le cadre d’« Out in Japan » : ce projet entreprend de réaliser 10 000 portraits de Japonais homosexuels, bisexuels ou transgenres d’ici 2020.
« C’est encore très difficile de faire son coming out au Japon : l’impact culturel est énorme, explique Gon Matsunaka, à l’origine d’Out in Japan. Les conséquences sont parfois désastreuses. Les regards doivent changer aussi bien à l’école, que dans l’entreprise ou dans la cellule familiale. Avec ces photos, nous encourageons les homosexuels à être fiers de qui ils sont.»
Dans le studio, l’ambiance est à la fête. On ne parle que du certificat qui vient d’être validé par les mairies de Shibuya et Setagaya. Un « premier pas vers la reconnaissance », lance Tadashi Hirohashi, autre moteur du projet « Out in Japan ».
Pour le moment, seuls les couples, résidents des arrondissements de Shibuya et de Setagaya de la capitale nippone, peuvent demander le document.
Ce certificat, non-reconnu légalement, permet néanmoins aux couples de même sexe d’être légitimes aux yeux des agents immobiliers, des assureurs mais aussi des hôpitaux. Ainsi le couple peut se déclarer en tant qu’entité familiale pour un logement ou accéder à des salles de soins où seule la famille est autorisée.
Depuis l’annonce fracassante de la délivrance de ce certificat, des entreprises ont emboîté le pas. Les opérateurs de téléphonie mobile, comme KDDI corp ou Softbank, ont par exemple décidé de permettre aux nouveaux couples d’opter pour une formule d’abonnement familial.
L’assureur, Lifenet, permet la déclaration du ou de la partenaire de même sexe, en qualité de bénéficiaire de l’assurance-vie. L’industrie japonaise du mariage, qui propose déjà des packs (réception et cérémonie) spécialement pour les couples de même sexe, se frotte les mains.
Mais si le certificat enclenche un premier pas vers la reconnaissance, la légalisation de l’union homosexuelle, au Japon, n’est pas pour demain. Le premier ministre, Shinzo Abe, reste farouchement contre la reconnaissance des couples homos. Arguant l’article 24 de la Constitution japonaise qui stipule que « le mariage ne peut être fondé que sur le consentement mutuel des deux sexes ».
Un avis qui est bien loin de refléter l’opinion publique. Puisque, selon un sondage réalisé par le centre de recherches américain PEW, la jeunesse japonaise, âgée de 18 à 29 ans, est tout à fait pour la reconnaissance des couples homosexuels et ce, à 83 %. Un score qui dépasse l’Angleterre (79 %) ou les États-Unis (70 %).
Sans reconnaissance officielle, les discriminations restent sans solutions. « Tout cela va prendre du temps, s’inquiète Leslie Kee, le photographe du projet. Ce n’est pas une course, c’est un marathon : il faut continuer de courir. Le gouvernement a peur de toucher au modèle familial traditionnel tel qu’il le définit. »
« Je voudrais être accepté tel que je suis ! »
Takeshi Okada est venu au studio pour poser avec son petit ami. Intimidé, il rougit beaucoup avant de prendre la pose et de s’amuser de la situation. « La société japonaise veut décider à notre place, ce qui est bon pour nous, explique-t-il. Nous imposer des codes de conduite. Je voudrais que cela change et être accepté tel que je suis. C’est tout !»
Selon le laboratoire Dentsu, 7, 6 % de la population japonaise âgée de 20 à 59 ans, serait homosexuelle, bisexuelle ou transgenre, soit 1 Japonais sur 13, indique ouest-france.fr. Une très grande majorité d’entre eux choisissent de vivre cachés, parfois même de leur propre famille, par peur des conséquences.
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>> Two Tokyo districts issued Japan’s first certificates officially recognizing same-sex partnerships on Thursday, a major step forward for gay couples in a nation where being openly gay remains largely taboo.
The move may seem insignificant compared to the United States, which has made gay marriage legal in all 50 states, but just approving the measures earlier this year set off an unprecedented discussion on equality and has paved the way for other Japanese cities to consider similar steps.
The lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT) community has been all but invisible in Japan, and legally binding civil unions remain a distant dream.
Hiroko Masuhara and Koyuki Higashi arrived at city hall in the trendy Shibuya district early in the morning to collect the certificate that will allow them to rent an apartment, visit each other in hospital and gain a variety of other benefits as a couple.
« I am exhilarated that the city I am living has recognized my partner as my family, » a smiling Masuhara told reporters.
Shibuya and Setagaya, considered the wealthiest of Tokyo’s 23 wards, began issuing the certificates on Thursday. While the papers do not provide any legal recognition of same-sex unions, all agreed that it was an important beginning.
« I hope that this will be a step forward not only for Tokyo but for the whole of Japan to become a more comfortable place to live in, because there are LGBTs nationwide, » said Higashi, although she said she still hadn’t abandoned a dream of one day getting legally married.
Shibuya mayor Ken Hasebe, who ran for office on a pro-LGBT rights campaign, congratulated the couple. « It took a long time to get here, » he said.
The central government, including Prime Minister Shinzo Abe, has said it needs to be « very careful » when considering whether or not to make changes in the constitution allowing same-sex marriage, and some older Japanese remain wary.
« Humanity will deteriorate with fewer children being born… If we want to leave offspring, couples have to be the opposite sex, » said Tetsuyuki Akiyoshi, an elderly man at a Shibuya street corner.
But younger Japanese are generally in favor of LGBT rights and Japan’s new education minister, Hiroshi Hase, surprised the LGBT community last month by vowing in an interview to promote LGBT rights ahead of the Tokyo Olympics in 2020.