Le parquet a demandé qu’outre les époux Thierry et Nadia Portheault, mis en examen pour diffamation, le journaliste Pascal Pallas soit également jugé par le tribunal correctionnel pour complicité. Pascal Pallas avait rapporté les propos des Portheault dans la Voix du Midi, hebdomadaire dont il est rédacteur en chef.
Les réquisitions du parquet ne préjugent pas de la décision finale du juge d’instruction. Les parties, à commencer par la défense, doivent encore soumettre leurs observations. Mais le renvoi devant le tribunal ne fait guère de doute, dit une source proche du dossier: car en matière de diffamation, le juge d’instruction n’a que peu de pouvoir d’investigation et le débat se tranche généralement devant le tribunal.
Les Portheault ont beaucoup fait parler d’eux en annonçant en novembre 2013 renoncer à briguer pour le Front national la mairie de Saint-Alban, petite commune au nord de Toulouse. Ils se disaient écoeurés par le racisme et l’homophobie auxquels ils déclaraient avoir été confrontés au sein du FN. Dans la Voix du Midi d’abord, puis d’autres médias, ils rapportaient des propos et des situations très défavorables au Front national. Ce dernier les a accusés de mentir et a porté plainte avec constitution de partie civile.
Les Portheault maintiennent le sens général de leurs déclarations
Les Portheault maintiennent le sens général de leurs déclarations, selon leur avocate, Me Frédérique Pujol-Suquet. Pascal Pallas, lui, s’est étonné que le parquet requiert son renvoi devant le juge alors que la plainte initiale ne le visait pas et qu’il n’a pas manqué, dit-il, aux règles de déontologie.
S’il a été mis en examen, a-t-il indiqué, c’est parce que les Portheault ont dans un premier temps affirmé au juge qu’il n’avait pas fidèlement retranscrit leurs déclarations. Mais ils se sont ensuite rétractés et ont donné acte au journaliste de l’exactitude de ses écrits, a-t-il dit à l’AFP.