A l’instar de l’Égypte ou de l’Ouganda, les États-Unis viennent d’entrer dans la liste des pays jugés « à risque » pour les personnes LGBT+, s’inquiète le gouvernement canadien qui a publié, ce 29 août sur le site du ministère des affaires étrangères, des recommandations à destination des voyageurs concernés. Soit près d’un million de leurs ressortissants, selon les chiffres de Statistique Canada, invités à « vérifier les lois et coutumes sociales locales » qui pourraient les affecter.
Réfutant toute décision politique, pour éviter une dégradation des relations avec le pays voisin, la vice-première ministre canadienne, Chrystia Freeland, a néanmoins expliqué ce mardi en conférence de presse que « ces avis étaient fondés sur les conseils de professionnels du ministère, chargés de surveiller les dangers particuliers qui pourraient affecter les voyageurs canadiens ».
« Nous avons des fonctionnaires au gouvernement dont le rôle est d’observer ce qui se passe dans le monde et de surveiller les dangers particuliers qui guettent certains groupes de Canadiens en particulier », a-t-elle déclaré.
Les États-Unis sont la première destination des Canadiens, avec 2,8 millions de visites pour le seul mois de juin, souligne l’AFP. L’ambassadeur U.S. au Canada David Cohen a donc réagi, rappelant dans un communiqué que son pays « défend l’égalité et l’égalité de traitement pour tous » : Nous nous sommes engagés « à promouvoir la tolérance, l’inclusion, la justice et la dignité tout en contribuant à faire progresser l’égalité pour la communauté LGBTQI+ », non seulement aux États-Unis et au Canada, « mais partout dans le monde », a-t-il ajouté.
Près d’une trentaine d’états américains ont néanmoins adopté des lois anti-LGBT+ ou envisagent de le faire, comme en Floride, via son gouverneur Ron DeSantis, également candidat à l’investiture présidentielle républicaine, qui a promulgué des restrictions législatives jusque sur les spectacles de drags, l’utilisation des toilettes, qui ne correspondraient pas au genre attribué à la naissance, ou des pronoms préférés dans les écoles. Les enseignants y sont aussi tenus d’enseigner désormais que le sexe est « un trait biologique immuable », sans pouvoir aborder les questions d’identité de genre ou d’orientation sexuelle avant l’école secondaire.