La Belgique doit encore mener un travail important dans le domaine de la lutte contre la violence, la discrimination et l’accès à l’emploi pour les personnes transgenres, pointe mercredi une première étude européenne comparative sur la situation des personnes transgenres, à laquelle ont participé 6.579 personnes issues de 28 pays et s’identifiant comme transgenre.
«Dans une de ses principales conclusions, la Fundamental Rights Agency démontre dans son étude que 50% des répondants se sont sentis discriminés lorsqu’ils se sont lancés à la recherche d’un emploi. Ce qui les a poussés à cacher leur expression sexuelle ou leur identité», explique Joz Motman, du Centre de Sexologie et de Troubles de l’Identité du Genre à l’hôpital universitaire de Gand (UZ Gent).
Près d’une personne transgenre sur trois se dit discriminée dans sa recherche d’emploi en Europe. Le chiffre s’élève à 53% en Belgique, soit le pourcentage le plus élevé d’Europe. «Ce résultat peut découler du fait qu’en Belgique, un nombre plus élevé de personnes transgenres ont effectivement fait la démarche de rechercher un travail, contrairement à d’autres pays», selon M. Motmans, qui estime que les personnes transgenres peuvent se manifester plus ouvertement en Belgique et aux Pays-Bas. «C’est un cercle vicieux. Un gouvernement devrait non seulement encourager les gens à être qui ils sont, mais également ajuster la législation anti-discrimination.» L’extension de la loi anti-discrimination aux critères d’identité de genre et d’expression de genre est toutefois une excellente initiative en ce sens, pointe le chercheur.
La problématique de la violence concerne 42% des européens transgenres.
Les chiffres montrent également qu’en comparaison avec d’autres pays européens, les transgenres belges ont un accès plus facile aux soins de santé et seulement 15% se sentent discriminés dans ce domaine, soit le quatrième meilleur score d’Europe.
La première conférence européenne sur les soins transgenres se tiendra à Gand du 12 au 14 mars prochains. «Transgender Health Care in Europe» a pour but de réunir médecins, scientifiques et chercheurs de différentes disciplines afin de discuter des moyens d’améliorer les soins dispensés aux personnes transgenres, annonce l’UZ Gent.
Plus d’informations sont disponibles à l’adresse www.epath.eu.
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