Les autorités égyptiennes, irakiennes, jordaniennes, tunisiennes et libanaises également, ont depuis longtemps intégré des outils technologiques dans leurs techniques policières pour traquer en ligne les personnes LGBT+.
Dans un rapport de 135 pages, publié ce mardi 21 février, l’ONG Human Rights Watch (HRW) documente ainsi les cas de victimes, piégées sur des réseaux sociaux ou appli de rencontres, évoquant avec leur détention arbitraire, des actes de torture, dans ces pays où l’homosexualité, si elle n’est pas toujours criminalisée, peut tomber sous le coup de lois contre la « débauche », la « prostitution » et la « cybercriminalité ».
Parmi les témoignages, le récit d’Ayman, un Egyptien de 23 ans qui après des échanges et une prise de rendez-vous avec un homme sur Grindr, s’est retrouvé face à des policiers en civils, qui l’ont menacé et ont exigé de fouiller son téléphone. Ils y ont trouvé des photos le montrant avec des hommes, utilisées pour le poursuivre pour « débauche » évidemment, et « indécence ».
Parce que « ce qui se passe en ligne a des conséquences dans la vie réelle » !
Human Rights Watch appelle donc les géants d’internet à protéger les utilisateurs vulnérables à cette traque sur internet, notamment en « modérant mieux leurs contenus en arabe ». Car, si les plateformes numériques ont permis aux personnes LGBT+ de s’exprimer, « elles sont aussi devenues des outils de répression étatique », a insisté Rasha Younes, une chercheuse spécialiste des droits LGBT pour HRW, qui déplore l’absence de protection et de réglementations suffisantes. Ces entreprises ont pourtant la responsabilité de respecter les droits humains, y compris les droits à la non-discrimination, à la vie privée et à la liberté d’expression.
L’ONG rappelle en outre l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Liban et la Tunisie à leurs obligations, en vertu du droit international, les exhortant à respecter et protéger les droits des personnes LGBT+, au lieu de criminaliser leur expression et de les cibler jusque sur Internet.