Les deux hommes, âgés de 27 et 34 ans, nous avaient sollicités en avril dernier suite une violente agression dont ils avaient été victimes en raison de leur homosexualité.
Pris à partie dans les rues de Versailles par un groupe d’individus, dont deux jeunes particulièrement agressifs et alcoolisés, le couple avait été copieusement insulté puis poursuivi sur plusieurs centaines de mètres jusqu’à leur domicile. Séance de tabassage, coups de pied et de poings, y compris lorsque l’un d’entre eux était à terre… les victimes, traumatisées et souffrant de multiples contusions ont immédiatement porté plainte pour violence aggravée à caractère homophobe.
Nous les avons orientés auprès de nos conseils, Me Emmanuel Asmar et son cabinet Asmar&Assayag, et nous les avons accompagnés tout au long de cette procédure qui s’est terminée le vendredi 5 septembre dernier.
Huit mois avec sursit et cinq ans de mise à l’épreuve
« C’est assez triste de devoir dire ça et d’avoir à passer par là, mais nous sommes franchement soulagés » ont déclaré à vif les deux hommes. « Surtout que l’un d’entre eux souhaitait devenir un gendarme. Vous imaginez ? Nous espérons surtout que la décision du tribunal servira d’exemple et sera dissuasive. Personne ne doit avoir à tolérer cette violence. » Beaucoup d’émotion pour ce couple, heureusement soutenu par leur famille et qui ont également tenu à remercier les forces de l’ordre, « qui ont parfaitement réagi et interpelé les individus ivres, alors qu’ils s’apprêtaient justement à s’enfuir. »
Réfugiés dans leur hall d’entrée, Augustin et son ami avaient eu la présence d’esprit de noter l’immatriculation du véhicule de leurs agresseurs, ce qui a bien évidemment permis l’arrestation des suspects.
Poursuivis pour violences volontaires aggravées par trois circonstances, leur commission en réunion, leur commission en état d’ivresse manifeste, leur commission à raison de l’orientation ou de l’identité sexuelle de la victime, les deux agresseurs ont donc comparu le 5 septembre dernier devant le Tribunal correctionnel de Versailles.
Âgés de 18 et 19 ans, sans antécédent judiciaire mais manifestement peu conscients de la gravité de leurs actes, les accusés ont tenté d’en nier le caractère homophobe, jusqu’à même s’étonner que l’on puisse qualifier l’expression « sale pédés » d’injure. Ils ont cependant reconnu qu’ils n’aimaient pas voir les homosexuels « s’afficher ».
Le tribunal correctionnel aura donc pour sa part reconnu la circonstance aggravante de violence homophobe et est entré en voie de condamnation. Le sursis qui assortit leur peine d’emprisonnement pourra être révoqué si, dans un délai de cinq ans, les intéressés commettent un crime ou un délit suivi d’une nouvelle peine d’emprisonnement. Ils seront alors immédiatement emprisonnés.
Avec nos conseils, Me Emmanuel Asmar et Me Justine Delrieu nous saluons cette décision et la fermeté de la réponse apportée par l’institution judiciaire à ces actes de violence gratuite et traduisant une carence évidente d’éducation des valeurs de respect et de tolérance à l’égard des autres qui doivent rester des fondements essentiels de notre société à vocation démocratique.
« La haine et la violence des agresseurs a grandi sur le terreau de l’homophobie ordinaire, celle dont on n’a pas conscience ou que l’on avoue qu’à demi-mot. L’État et ses institutions doivent endiguer en amont ce phénomène » souligne néanmoins Me Justine Delrieu.
Parce que l’homophobie ne fera pas sa loi !
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