Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 novembre dernier, Anderson Lee Aldrich, 22 ans, a ouvert le feu dans une boîte LGBTQ+, le Club Q, de Colorado Springs, ville d’environ 500 000 habitants dans l’ouest des États-Unis. L’établissement commémorait la Journée du souvenir transgenre. Le suspect aurait tiré sur la foule à l’aide d’un fusil d’assaut, faisant cinq morts et au moins dix-huit blessés, avant d’être maîtrisé par deux clients, des « héros ».
Et ce mercredi 23 novembre, alors qu’Anderson comparaissait devant un tribunal, son père, Aaron Brink, 48 ans, ancien combattant d’arts martiaux puis coach, reconverti dans les films pour adultes, a exprimé sa compassion pour les victimes, « soulagé de ne pas compter d’homosexuel dans sa famille ».
C’était sa première réaction, sa crainte lorsqu’il a eu connaissance de « l’incident » : « Que faisait son fils dans une boite gay ? ». Il lui avait « fait part d’une ferme désapprobation à l’encontre des homosexuels ».
« J’ai entendu parler de l’incident, une fusillade dans laquelle mon fils serait impliqué… Et puis j’ai découvert que c’était un bar gay. J’ai eu peur. Je me suis dit, « merde, j’espère qu’il n’est pas gay » ? Mais heureusement, il ne l’est pas… Vous savez, je suis un républicain conservateur et nous sommes des Mormons. On ne fait dans le gay, nous ne faisons pas de « gay ». Il y a pas de gay dans notre église. »
Et puis il s’est également excusé d’avoir encouragé « les comportements violents de son fils, inculqués pour l’endurcir. Je lui ai toujours dit que ça marchait, c’est instantané et vous avez des résultats immédiats. Mais je regrette et j’ai une large part de responsabilité, déjà pour l’avoir abandonné », a-t-il ajouté. « La vie est si fragile, si précieuse (…) Il n’y a pas d’excuses pour tuer des gens ».
Son ex femme, Laura Voepel, également toxicomane, lui avait assuré que « son fils s’était suicidé en 2016, après avoir changé son nom de Nicholas Brink à Anderson Lee Aldrich, parce qu’il aurait eu honte de mes prestations dans le pornos. Et puis, il y a environ six mois, il m’a appelé, énervé, et la discussion a dégénéré en dispute. ».
En début de semaine le procureur du comté d’El Paso, où se trouve Colorado Springs, a indiqué qu’Anderson serait probablement poursuivi pour meurtres et crimes motivés par la haine à l’encontre d’une minorité sexuelle, mais aucun chef d’accusation n’a encore été prononcé. Ses deux avocats ont aussi précisé que leur client s’identifiait comme non-binaire et utilisait les pronoms non-genrés en anglais « they/them » (« iel » en français).
Iel encourt une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.