Depuis déjà quelques années, les réseaux sociaux ont permis de créer un espace de débat libre autour de divers sujets même les plus controversés. Parmi ces pages, une nouvelle initiative a suscité l’intérêt d’un public de plus en plus large « Pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie » compte à ce jour quelques milliers d’abonnés.
Contacté par le HuffPost Tunisie, « Bayrem » (pseudonyme), avocat et responsable de la page a fait part des messages que reçoivent les administrateurs de cette page par des individus en détresse et dont l’existence se trouve menacée.
Le groupe envisagerait à terme de s’organiser dans un cadre légal:
« Nous envisageons de déposer un statut conforme à la loi des associations en vigueur. Nous nous déclarerons officiellement et ouvertement comme une association visant l’abolition de l’article 230 du code pénal qui pénalise l’homosexualité d’une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans. Nous nous battrons aussi pour l’abrogation de l’article 226 utilisé contre les transgenres et les transsexuels sous couvert d’outrage public à la pudeur. », a indiqué l’avocat.
Le groupe à la source de cette initiative est composé d’une quinzaine de femmes et d’hommes. La future présidente de l’association en construction est une femme (pour des raisons de sécurité, aucun nom n’est mentionné). Notre contact affirme que ce groupe hétérogène est composé de personnes d’orientations sexuelle différentes, avec un but unique:
« Nous souhaitons prouver que les homosexuels sont des citoyens et des patriotes qui devraient être égaux en droits avec le reste de la population. », assure-t-il.
Les activistes pour la cause LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) en Tunisie sont de plus en plus nombreux, particulièrement sur les réseaux sociaux et suite à la déclaration de l’ancien ministre de la Justice transitionnelle et des Droits humains, Samir Dilou https://www.stophomophobie.com//tunisie-le-coming-out-homophobe-du-ministre-des-droits-de-lhomme/ qui avait ouvertement dit sur une chaine de télévision nationale que les homosexuels étaient des « malades » qui avaient besoin d’être hospitalisés.
Parmi ces initiatives; Kelmty, LGBTI (https://www.stophomophobie.com//tunisie-le-coming-out-homophobe-du-ministre-des-droits-de-lhomme/) tunisien ou encore Gayday Magazine (http://gaydaymagazine.com/) mais aussi d’autres collectifs qui préfèrent garder l’anonymat.
Récemment, une proposition de plusieurs organisations de la société civile (dont l’ATFD) visant à annuler l’article 230 dans le cadre de la réforme du code pénal, a été catégoriquement refusée par le ministère de la Justice.
Par Najma Kousri Labidi
huffpostmaghreb.com