Les jeunes interpellés début décembre 2015 et condamnés par le tribunal de Kairouan à trois ans de prison et cinq ans d’interdiction de séjour dans la ville, soit la peine maximale au titre de l’article 230 du code pénal qui réprime l’homosexualité, ont vu leur sanction réduite à un mois ferme ce jeudi en appel.
Outre ce mois d’emprisonnement, qu’ils auront déjà purgé, ils écopent aussi d’une amende de 400 dinars, soit environ 180 euros chacun, indique leur avocate, qui souligne toutefois que la mesure de bannissement « applicable à partir de leur sortie de prison » n’a pas été retenue par la Cour d’appel de Sousse.
Ces six hommes de 19 à 23 ans avaient déjà été remis en liberté provisoire début janvier, au terme d’une première audience de leur procès, contre le paiement d’une caution de 500 dinars chacun (225 euros). Selon Me Fadwa Braham, quatre d’entre eux envisagent néanmoins de saisir la Cour de cassation.
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« Dénoncés » par des voisins, ils avaient été arrêtés dans un foyer et reconnus coupables de « pratiques homosexuelles » sur la base de tests anaux qu’on leur a fait subir pendant les interrogatoires. Des vidéos avaient également été retrouvées sur l’ordinateur d’un des prévenus, étayant ainsi les accusations. Ce dernier avait d’ailleurs écopé ensuite d’une peine supplémentaire de six mois de prison pour « atteinte à la pudeur ». Un jugement vivement contesté par des ONG nationales et internationales, qui continuent de réclamer la dépénalisation de l’homosexualité, que le président tunisien Béji Caïd Essebsi s’obstine à rejeter. Il avait néanmoins soutenu une ligne divergente des peines prononcées, en réaction à la première condamnation des jeunes.
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