La metteuse en scène tunisienne Essia Jaïbi a présenté la semaine dernière, la première pièce de théâtre queer de Tunisie, « Flagranti » (Flagrant délit), brisant un tabou dans le pays conservateur où l’homosexualité reste illégale et durement réprimée.
La pièce, coproduite par l’association LGBTQ Mawjoudin, est jouée par six acteurs, âgés de 23 à 71 ans, pour montrer que le combat pour les identités de genre et orientations sexuelles minoritaires concerne plusieurs générations.
Rappelons que l’article 230 du code pénal tunisien, héritage de l’époque coloniale, condamne « la sodomie » et « l’homosexualité » masculine et féminine d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison pour les personnes prises en flagrant délit, d’où le titre.
La pièce évoque aussi les problèmes de la corruption policière et judiciaire, de l’impunité et de la fuite des cerveaux.
En près de deux heures, la metteuse en scène tente de restituer les affres d’une communauté qui n’arrive pas à vivre aussi librement qu’elle le voudrait.