Kasymberdy Garayev a été porté disparu au Turkménistan après avoir publiquement révélé son orientation sexuelle, ce 21 octobre 2019, sur le site web de Radio Free Europe / Radio Liberty (RFE/RL). Son identité n’a pas été divulguée, pour des raisons de sécurité. Garayev avait précédemment été détenu en 2018, et suspecté d’actes homosexuels, avant d’être relâché. Le 24 octobre 2019, il a à nouveau été convoqué par la police, et l’on est sans nouvelle de lui depuis cette date. Son sort suscite de vives préoccupations.
« Nous craignons que Kasymberdy Garayev ne soit détenu au secret après avoir publiquement révélé son orientation sexuelle », a déclaré Rachel Denber, directrice adjointe de la division Europe et l’Asie centrale à Human Rights Watch. « Compte tenu du triste bilan du Turkménistan en matière de droits humains, y compris le recours aux disparitions forcées, nous avons toutes les raisons de craindre pour sa sécurité et son bien-être. »
Le gouvernement turkmène devrait d’urgence indiquer si Kasymberdy Garayev a été placé en détention, et le cas échéant, le libérer dans les plus brefs délais.
Le 31 octobre, RFE / RL a mis en ligne une vidéo que Garayev avait précédemment enregistrée, au cas où quelque chose lui arrivait. Dans la vidéo, il s’adresse à sa famille avec le message : « Si je disparais, pardonnez-moi. »
Garayev est un cardiologue qui a fait ses études de médecine à Minsk, en Biélorussie, avant son retour à la capitale turkmène Achgabat en 2018. Il a expliqué à RFE/RL qu’à Minsk, il avait « goûté à la liberté » et avait commencé à accepter son orientation sexuelle.
En vertu de la loi turkmène, les relations sexuelles entre adultes de même sexe, même si ces rapports sont consensuels, sont passibles d’une peine de pouvant aller jusqu’à deux ans de prison.
#Turkménistan : Un homme gay porté disparu suite à son « coming-out » en ligne. HRW a exprimé sa vive préoccupation au sujet du cardiologue Kasymberdy Garayev, qui aurait été convoqué par la police suite à un article paru sur le site @RFERL. https://t.co/wkuM0RggLm #LGBT
— HRW en français (@hrw_fr) November 2, 2019