>> Istambul : Gay couple faces threats after symbolic wedding
Ils espéraient pouvoir sensibiliser la population à l’égalité des droits, officialiser leur relation, cette vie commune partagée depuis plusieurs années… Mais dès l’annonce publique de leur mariage, au début du mois de septembre dernier, les réjouissances ont tourné au vinaigre. Pressions familiales et sociales, injures et menaces de mort : les déclarations d’amour sur le Bosphore ne font la législation.
« J’ai perdu mon travail, » explique Emrullah Tüzün, 28 ans, qui a émigré à Istanbul à l’âge de deux ans avec sa famille d’origine kurde. « Je suis étudiant mais je travaillais comme serveur pour pourvoir à notre couple, et dès que mon patron a appris la nouvelle, il m’a immédiatement ‘congédié’. Idem pour notre propriétaire : Il nous a expulsé de notre logement. Mais beaucoup moins d’animosité du côté de ma famille que pour celle de mon compagnon. Certains de mes cousins ont d’ailleurs assisté à la cérémonie. »
Mais pour, Ekin Keser, 21 ans, étudiant turc d’origine arabe, malgré le soutien de ses amis, depuis que les photos des célébrations ont fait la une des médias, le jeune homme est constamment « pointé du doigt » et menacé de mort par sa propre famille.
« Convivialité, allégresse… c’était un rêve. Nous avions le sentiment d’avoir accompli un geste fort. Mais quelle tristesse de réaliser que les plus vives réactions viennent de vos proches. Nous n’avions pourtant jamais caché notre relation ni notre orientation sexuelle. C’est sans doute l’idée du ‘mariage’, même si dépourvu de toute signification légale. Nous souhaitions seulement échanger nos vœux devant nos familles, nos amis, mais lorsqu’on se fait menacer de mort parce que vos parents estiment que vous avez dépassé les bornes… »
Mais peu importe, le couple refuse de se cacher : « On exprime les sentiments que nous avons l’un pour l’autre dans nos gestes. On se prend dans les bras et on ne se prive pas de se donner la main. Si les gens peuvent comprendre que nous sommes aussi des individus, alors il est tout à fait justifié de pouvoir partager les droits qui ont été reconnus aux couples hétérosexuels”, considère Keser.
Comme le rappelle le site aujourdhuilaturquie.com, la première requête officielle de mariage homosexuel en Turquie a été déposée il y a trois ans par Barış Sulu, considéré comme un activiste LGBT, et son partenaire Aras Güngör, un homme transsexuel, toujours considéré comme une femme sur sa carte d’identité. Les autorités refusèrent d’entériner leur union malgré l’absence de contraintes légales justifiant une interdiction du mariage.
Terrence Katchadourian
@stop_homophobie
>> An Arab and Kurdish-origin gay couple, who had tied the knot in an open wedding in late September in Istanbul, have lost their jobs, been evicted from their home and face death threats from family members.
Ekin Keser, who is of Arab origin, and Emrullah Tüzün, who was born in Turkey’s eastern province of Batman and is of Kurdish origin, said they were facing serious threats from their families and those around them.
“My family and siblings threaten me with death. When our wedding was featured in the news, our family and friends began rejecting us,” said Tüzün, 28, adding their landlord evicted them after the wedding.
“I used to work as a waiter in Istanbul’s Kadıköy district. When the threats increased, my boss learned about the situation and I was laid off. Ekin is not working, as he is an undergraduate student. I was the only breadwinner, but I lost my job,” said Emrullah.
Ekin and Emrullah, both Turkish citizens, had wed on an Istanbul ferry late September making the wedding public, though it had no legal significance. According to the civil code in Turkey, same sex marriage is not allowed.
Ekin, 21, said he received death threats through social media and fears going to his classes.
“We have received the biggest reaction from our families. My family knew that I was homosexual, but they reacted against my marriage,” said Keser.
Stating that around 95 percent of their friends had congratulated them, Ekin said all they wanted was their family and the people around them to leave them in peace.