Une femme rouée de coup est décédée, ce week-end, alors que la police a procédé à un raid brutal contre des soi-disant bordels accueillant des travestis.
Une femme transsexuelle est morte ce weekend à Istanbul. Elle a succombé à ses blessures après avoir été passée à tabac dans le quartier d’Avcilar il y a deux semaines, rapporte l’association Kaos GL. Ce décès survient après un violent raid de la police visant des présumées prostituées trans, dans le même secteur. Dans l’après-midi du 7 mars, les forces de l’ordre avaient fait irruption dans les logements d’une vingtaine de personnes, défonçant les portes et expulsant les occupantes sans ménagement. L’opération a été menée à la veille d’une manifestation LGBT organisée à l’occasion de la Journée des femmes.
Droits bafoués
Selon une organisation LGBT, les policiers ont agi sans mandat, après des plaintes du voisinage, qui les avait dénoncées pour prostitution. Celles qui ont été arrêtées ont été privées d’avocat pendant leur détention. Certaines femmes «sont maintenant à la rue, résume l’activiste Onur Fidangül à Gay Star News. L’Etat ne leur donne aucune option. Elles doivent vivre en tant que travailleuses du sexe, et c’est ce qu’elles font. Mais la majorité y sont contraintes.»
La prostitution n’est pas illégale en Turquie, mais les trans n’ont pas accès aux bordels traditionnel pour exercer. Au niveau mondial, la Turquie a le deuxième taux le plus élevé de crimes de haine visant les transgenres, après le Brésil. Cinq d’entre elles ont été tuées l’an dernier.