Les faits remontent au 27 septembre 2013. Quelques mois après l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, Jean-Luc Romero recevait des messages d’injures et des menaces de mort sur Twitter le jour de son mariage. Après avoir déposé plainte, une enquête était alors ouverte. Et fait rare, l’adresse IP correspondant au compte Twitter était identifiée.
Le prévenu comparaissait ainsi ce jeudi après-midi devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. Mais, il s’est présenté sans avocat au tribunal et a demandé le report de son procès.
«Provocation pathétique du prévenu dans mon procès pour #homophobie : il sort en faisant le V de la victoire pour avoir obtenu un énième renvoi», a déclaré M. Romero sur Twitter.
Le 31 août dernier, le conseil régional d’Île-de-France avait de nouveau déposé une nouvelle plainte pour des faits similaires.
A l’occasion de l’ouverture de ce premier procès, Jean-Luc Romero explique dans une tribune sur le Huffpost et sur son blog, pourquoi il a porté plainte, et rappelle «que les réseaux sociaux ne sont pas des lieux hors la loi» :
«Voilà ce à quoi les réseaux sociaux sont confrontés aujourd’hui : ne rien faire, ne rien dire, accepter d’être le complices des homophobes, cautionner ces appels au meurtre. Ou réagir – enfin – et porter une vision respectueuse des droits de toutes et tous. Je veux avoir confiance.
En laissant se répandre ces messages de haine, les réseaux sociaux sont des hors-la-loi, des hors-la-loi qui ne reconnaissent pas leur propre responsabilité, drapés qu’ils sont dans une conception totalement imaginaire de la liberté d’expression. Comme si appeler au meurtre était digne d’être couvert par la liberté d’expression …
Les réseaux sociaux doivent réagir à l’homophobie de certains de leurs membres. Ce n’est pas une question de liberté d’expression. C’est une question de vie ou de mort.»
L’élu doit par ailleurs rencontrer les représentants français de Twitter pour évoquer la lutte contre l’homophobie en ligne.
Photo : Christophe Michel-Romero