Dans le cadre de son programme de sensibilisation en faveur de la diversité, de l’inclusion et de l’accessibilité dans le football, l’UEFA dresse, ce mois-ci, le portrait Liam Davis, 27 ans, milieu de terrain pour Cleethorpes Town, club du comté de Lincolnshire, en Angleterre, et premier joueur ouvertement gay à avoir foulé dans une finale, le stade mythique de Wembley.
Faire son coming out peut comporter des défis personnels, professionnels et sociaux difficiles. Mais Liam n’a jamais regretté cette démarche, ni dans sa vie quotidienne, ni dans sa vie de footballeur. « Je ne pense jamais à mon orientation sexuelle quand je joue au football. Ballon, but, match. Juste du football », dit-il.
Le jeune homme a évoqué son homosexualité à l’âge de 18 ans, d’abord à sa famille, qui l’aura encouragé, puis à ses amis. « J’ai jugé que le moment était opportun. Quand je me rappelle où j’en étais à l’époque, c’était le moment idéal pour le faire. Et personne n’a été surpris ou choqué. Ça n’avait pas vraiment d’importance. » Il a également reçu un soutien admirable durant son parcours footballistique. « Je n’ai jamais eu de problèmes dans aucun club où j’ai été. Je ne pouvais pas imaginer à quoi cela ressemblerait si ça n’avait pas été le cas. Vous auriez l’impression que personne n’est là pour vous, et que vous êtes à nouveau tout seul. Ça ne servirait à rien de jouer », explique-t-il. « Mes coéquipiers, la direction et les supporters ont toujours été à mes côtés. Je n’ai eu que des expériences positives. »
This is Liam’s story of passion, pride and being the first openly gay male footballer to play at Wembley. #EqualGame #LGBT
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— UEFA (@UEFA) 19 décembre 2017
Il a toutefois été victime d’abus discriminatoires sur le terrain. Suite à la dénonciation de son club, le joueur adverse, qui l’avait agressé, a été suspendu pour cinq matches. Mais Liam, optimiste, pense que le vent tourne petit à petit : « J’ai l’impression que l’attitude des gens envers les comportements homophobes est en train de changer. Et plus il y aura de réactions, moins cela se reproduira », estime-t-il, saluant la mise en place des commissions d’observation pour identifier et sanctionner ces comportements. « Si un joueur est suspendu pour cinq matches, il ne recommencera pas. »
Le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, est très clair quant à la position de l’instance sur cette question, « condamnant toutes les formes de discrimination fondées sur l’orientation sexuelle d’une personne. Nous ne tolérons aucun comportement homophobe, raciste ou sexiste, et nous défendrons toujours des valeurs telles que la diversité, l’égalité des sexes et l’inclusion sociale », a-t-il déclaré.
En mai dernier, Liam a disputé la finale du FA Vase au stade de Wembley, avec le Cleethorpes Town. L’incroyable sensation d’avoir joué dans ce temple du football anglais lui a permis de surmonter ensuite la défaite finale contre les South Shields.
« C’était le plus beau jour, indépendamment du résultat. C’est l’expérience la plus passionnante qu’un joueur de football puisse faire. Et quand vous voyez les réactions que vous suscitez dans les médias sociaux, l’impact positif suscité sur les autres, sur la façon dont ils vous ont perçu et se perçoivent, le sentiment agréable. »
Liam soutient la campagne de l’UEFA « Equal Game » et les valeurs essentielles qu’elle prône. « Personne ne devrait être stigmatisé pour son homosexualité. Le football est là pour tous ceux qui aiment ce sport, que ce soit en tant que joueur ou spectateur. Rien ne devrait vous arrêter », insiste-t-il, incitant les athlètes LGBT à rester « eux-même. »
« Ne pensez jamais que vous devez vous présenter comme un joueur de football gay. Vous êtes juste un footballeur. Un coéquipier. Si l’entraîneur veut vous faire jouer, vous jouez. Ce que vous faites en dehors du terrain est votre affaire. C’est votre vie, le football n’en est qu’une partie. »