« Je ne vois pas pourquoi on punirait les sportifs mais enfin s’il n’y avait personne à la cérémonie de clôture cela ne me ferait pas de peine. » Bernard Kouchner, interrogé sur BFMTV sur la situation en Ukraine et le départ de Sotchi de plusieurs sportifs ukrainiens jeudi 20 février, a relancé le débat sur un boycott, au moins partiel, des JO de Sotchi. « Ce serait un rêve presque inaccessible. Ce serait très beau et cela n’endommagerait rien », assure l’ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, qui, à l’époque, s’était pourtant opposé au boycott des JO de Pékin.
L’idée d’un boycott des JO de Sotchi n’est pas nouvelle. Réclamé notamment par les Pussy Riot et les défenseurs des droits des homosexuels avant le début de la compétition, le boycott de la cérémonie d’ouverture n’a pas été suivi par les chefs d’Etat occidentaux, qui ont préféré éluder la question.
Durant la compétition, et à la suite des événements en Ukraine, Bernard Henri-Lévy est revenu à la charge. Il demande, en direct sur le plateau du Grand Journal, que les équipes européennes des JO de Sotchi soient retirées de la compétition, en soutien à l’Ukraine :
Cela me révolte d’entendre parler des médailles de Sotchi quand le maître de Sotchi va donner l’assaut à Kiev. »
La réponse du gouvernement français ne s’est pas faite attendre. Une nouvelle fois, c’est la ministre des Sports qui est montée au créneau, coupant court à la polémique, pendant que François Hollande et Jean-Marc Ayrault parlaient Panthéon et selfie.
« Obtenir des avancées politiques »
Invitée d’iTélé ce vendredi, Valérie Fourneyron a répété son credo, à savoir que la France ne soutenait ni le boycott des Jeux olympiques, ni celui de la cérémonie de clôture car « il n’y a pas à instrumentaliser les sportifs » : « On ne règle pas les différends diplomatiques en instrumentalisant les sportifs », insiste-t-elle, soulignant qu’il est « nécessaire de respecter la trêve et la charte olympique », sans « rester sourds » pour autant à ce qui se passe autour. La ministre semble marcher sur des oeufs.
Avant le début de la compétition, la même Valérie Fourneyron expliquait déjà que « le boycott n’était pas une bonne solution » : « On peut être plus utiles en y allant, car les Jeux sont un moment où on peut obtenir des avancées politiques. Cela s’est produit en Chine et, on l’a encore vu en Russie ces dernières semaines avec des libérations d’opposants au régime. Sur place, j’ai prévu de rencontrer des ONG. Aller aux Jeux ne signifie pas fermer les yeux sur ce qui se déroule sur place… »
Pas sûr que les Ukrainiens et les Pussy Riot, récemment fouettées en place publique à Sotchi, n’aient noté ces « avancées politiques ».
Par Renaud Février
http://tempsreel.nouvelobs.com/jo-de-sotchi/20140221.OBS7258/ukraine-l-idee-du-boycott-de-sotchi-refait-surface.html