Les prétendants à la présidence de l’UMP, François Fillon et Jean-François Copé, ont redoublé d’assauts contre le mariage homosexuel jeudi soir sur France 2 lors du débat qui les opposait. L’ancien Premier ministre est allé jusqu’à envisager de remettre en cause le mariage gay en cas d’alternance.
Les deux hommes ont réaffirmé de concert leur opposition au projet de mariage homosexuel.
François Fillon a promis que la droite remettrait en cause la réforme si elle revenait au pouvoir en 2017 et Jean-François Copé a annoncé qu’il ne célébrerait pas une telle union et la déléguerait à ses adjoints.
Le député-maire de Meaux a affirmé qu’il ne célébrerait pas de mariage homosexuel si la loi était adoptée.
« Si elle devait l’être, à titre personnel, je ne les célébrerais pas, je déléguerais tel ou tel des mes adjoints pour le faire », a déclaré le secrétaire général de l’UMP, qui avait toujours de refuser de répondre à cette question avant son débat sur France 2 avec son rival pour la présidence du parti François Fillon.
« Je pense que cette loi n’est pas prête d’être votée. Le gouvernement a repoussé sine die », a dit Jean-François Copé. Le texte doit être présenté en Conseil des ministres le 7 novembre.
« Je mettrai tout ce que je peux de convictions pour montrer que cette loi va provoquer de la déstabilisation dans la société », a proclamé l’élu de Meaux.
« Les Français sont en train de réaliser qu’on est en train de modifier le code civil », a-t-il dit.
Exprimant une identique « opposition totale » au mariage homosexuel, avec les mêmes arguments, François Fillon a déclaré qu’il appliquerait le texte s’il était maire.
« S’il est voté, je respecte la loi, parce que je suis un Républicain qui respecte la loi, même si cela me poserait un certain nombre de vrais problèmes de conscience », at-il affirmé.
L’ancien Premier ministre a demandé au président François Hollande de renoncer au mariage des homosexuels.
« Je veux dire mon opposition totale au mariage homosexuel (…) et je demande (au chef de l’Etat, ndlr) l’arrêt de ce texte », a déclaré François Fillon.
« La vérité, et les Français doivent le savoir, c’est qu’il y a en gestation un texte qui va profondément modifier la question de la filiation. Donc, j’y suis totalement opposé et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher ce texte d’aboutir », a-t-il lancé avant d’annoncer la perspective de le remettre en cause en cas d’alternance à droite.
« Je dis tout de suite que ce n’est pas un texte sur lequel je considère qu’il ne faut pas revenir lorsqu’il y aura une alternance. Parce que sur un sujet comme celui là, on ne peut pas considérer qu’une fois le texte voté, les choses sont acquises », a ajouté le député de Paris.
Réagissant au débat, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a déclaré : « Quelle image est-ce que cela donne ? C’est pour le moins troublant qu’un responsable politique de ce niveau annonce qu’il ne respectera pas la loi. Quel signal est-ce que cela envoie à tous les Français à qui on demande de respecter la loi quoi qu’ils en pensent ? (…) C’est extrêmement grave ».