Comme beaucoup, Hammoudi Al-Mutairi, 14 ans, aimait les réseaux sociaux et se prendre en photo. Mais « trop beau, trop fluide, trop féminin », il a été assassiné la semaine dernière, à Bagdad. L’information a été confirmée par la presse locale.
Le meurtrier a « saisi la scène » dans une vidéo, commentée et partagée sur internet, ce dimanche 7 octobre. Devant l’indignation et les appels à condamnation, il l’a retirée, mais d’autres l’ont relayée.
Il poignarde plusieurs fois sa victime, jusqu’à l’éventrer, en l’interpellant en même temps sur son homosexualité présumée.
« Présente toi : Nom, ville d’origine ? »
« Je suis en train de mourir », lui répond Hamoudi, qui perd conscience.
« Ben ouais, tes intestins sont dehors. Bon, alors, t’as un petit copain ou pas ? »
Le garçon est mort en réclamant sa mère. Il avait déjà été menacé, en raison de son « son orientation sexuelle, son genre ». Assidu d’une page sur Facebook, l’éditeur du compte a condamné son meurtre, accusant les « extrémistes religieux ». « Le plus enragé est passé à l’acte ! »
Les Irakiens ont réagi sur les réseaux et dans les médias, dénonçant « l’absence d’organes étatiques » et de lois « pour protéger les citoyens ».
D’après Ali Al Bayati, représentant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en Irak, le pays recolle les morceaux mais « souffre des guerres en cours, de l’instabilité et des catastrophes récurrentes, d’où ces incitations à l’extrémisme et violence. »
Au cas où vs l’avez raté, #حمّودي_المطيري, est en TT en arabe après que ce garçon de 14 ans, irakien, #hammoudiAlMotteri de la communauté LGBT+ ait été torturé et les images de son assassinat partagées sur les réseaux sociaux.
Ses derniers mots étaient: « je veux voir ma mère ». pic.twitter.com/TtpveXWnRW
— 🇫🇷- imamette👩🏻🎓- (@imamette) 9 octobre 2018
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بس لأنه وسيم يحب الحياة أدوات التطرف تقتل #حمودي_المطيري وهي نفس الأدوات التي قتلت #تارة_فارس لأنها جميلة تنشر الجمال أينما حلت رحمهما الرب وغفر لهما أما هؤلاء أعداء الجمال و الإنسانية و الحياة فنقول لهم تبا لهم ستقتلون وتذهبون هباء منثورا واللعنات ستلاحقكم حتى إلى بطن الأرض. pic.twitter.com/clPvsvRJGK
— Legal (@Daniel_the_righ) 9 octobre 2018
Ces derniers jours, les crimes pour « beauté », considérée comme un péché, se sont multipliés. Tara Fares, 22 ans, notamment élue Miss Irak, a été assassinée ce 27 septembre à Bagdad. Ancienne mannequin, elle était suivie sur Instagram par plus de deux millions d’abonnés mais ses photos étaient jugées « trop osées ». Elle a été abattue, de trois balles, pour avoir enfreint les « coutumes et traditions » en s’exposant.
Joëlle Berthout
STOPhomophobie