En 2015, l’animateur de M6 faisait son coming out dans le colonnes de Gala, et nous présentait son mari, Romain, et son fils Elliot né au Etats-Unis grâce à la gestation pour autrui. Rencontre un an plus tard avec celui qui est devenu un modèle.
Il est sept heures du matin. Alex, 40 ans, se lève pour préparer le biberon d’Elliot, un an depuis le 11 février. Romain, 30 ans, son mari depuis le 13 décembre 2013 –le 13 est leur chiffre porte bonheur-, apporte une tasse de thé noir. A l’extérieur, dans le jardin, la ville est déjà placé sous les bons auspices de son soleil d’hiver. La température est de 25 degrés. Dans la journée, un entrepreneur doit venir faire un devis pour sécuriser la piscine de la maison. Une villa à l’américaine orientée sud, avec garage pour deux voitures et domotique dernier cri. Entré à la crèche depuis une semaine, le fils de l’animateur de l’émission La France a un incroyable talent, lance un sourire à fossettes à ses deux “papas” –pour l’instant Romain et Alex se font appeler ainsi tous les deux -. Benoitement installé dans sa chaise haute, le petit citoyen américain est encore trop jeune pour se douter que, la veille, ses parents sont allés faire la fête dans la plus grande boite de nuit de la ville, le XS.
Une soirée d’exception pour faire plaisir à des amis français, des journalistes de TF1 et Canal Plus venus suivre la progression de la candidate Hillary Clinton dans l’état du Névada. “Du coup, ce matin, on est lessivés note Alex. Mais avec Romain, pour préserver l’équilibre du couple, on a juré de s’accorder deux sorties par semaine. Généralement, on va au restaurant et on rentre à 22 heures 30 pour libérer la baby sitter. Le nightclub, c’est une fois par an, grand maximum”.
Le reste du temps est un classique des jeunes parents: changer les couches, jouer avec le bébé et circonscrire ses allers et venues à quatre pattes. Mais pas que… Alex travaille aussi à son rêve américain. Et vu du côté de l’Atlantique, où il réside à temps plein depuis deux ans et demi-hormis ses allers-retour pour présenter des émissions sur M6– sa réussite est impressionnante. Non seulement il s’est marié, a donc eu un enfant par mère porteuse mais en plus, il a monté et présente un show, Twisted Vegas, dans une salle de 1500 places de l’hôtel “Westgate”, là même où se sont produits Elvis Presley, Liberace ou Barbra Streisand. Six soirs par semaine, de 19H à 20h30, il évolue dans la même loge que le “king” qui y a laissé un bar en laiton aux proportions spectaculaires et que Liberace, donc, qui a fait poser un papier peint panthère sur le mur. Il faut le voir pour le croire quand, dès l’aéroport, les publicités pour son spectacle accueillent le touriste entre une annonce pour Céline Dion et une autre pour Britney Spears ou Mariah Carey, actuellement toutes trois en résidence dans la ville. Quand un ascenseur se referme sur son image imprimée sur les portes, ou quand des panneaux apparaissent partout dans la ville pour promouvoir son show. Alex ou l’homme qui ne faisait pas qu’avoir des rêves mais les transformait en réalités. Il voulait un enfant ? il en a eu un par mère porteuse aux Etats-Unis. Il voulait qu’une personnalité du PAF puisse afficher son homosexualité ? Il s’est confié sur Gala. Il ambitionnait de produire sa revue dont il serait le meneur à Las Vegas? Il a levé 1,8 million d’euros de dollars pour finaliser son projet. Celui qui passe pour un léger, un amuseur, un homme de bonne humeur est tout cela dans la vraie vie… à l’exception de léger.
En fait, il soulève les montagnes, travaille non stop, paterne autant Elliot que tous ceux qui l’entourent. Sans relâche, il porte. Les projets autant que les ambitions ou le courage de ses convictions. Ce qui lui vaut un courrier de ministre, au sens propre. Des mails en provenance de couples hétérosexuels à 85% qui ne peuvent pas avoir d’enfants et lui demandent comment faire pour avoir un bébé quand l’adoption est si souvent un parcours du combattant en France. Et d’autres d’adolescents homosexuels en détresse, rejetés par leur famille. Dans Goude, il y a good… “bon” en anglais, et Alex aime bien comment ça sonne, entre mégalomanie obligée et générosité sans frein. A Las Vegas, il n’y a peut-être que deux semaines dans l’année où l’animateur-metteur en scène-acteur n’héberge pas quelqu’un. Cela va des parents de l’un qui passent trois semaines à un copain en rupture amoureuse resté le temps recorde de… trois mois dans la chambre d’ami pour se remettre de son chagrin.
Et mieux, dans cet état à 9000 km de la France, il existe une communauté Goude. Car Alex a fait des émules. Certains de ses copains ont quitté Paris pour le rejoindre, tenter, eux aussi, un nouveau modèle de vie où être gays et aspirer à la parentalité ne serait plus une incongruité. Il y a, près de lui, une bande où il se fait d’ailleurs presque effacé et où chacun voit en son modèle la possibilité des “ils”. Comme “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. On brunche chez les uns, on dîne chez les autres. On sort dans des restaurants du Downtown Las Vegas, cet endroit où se planquent des bars bobos bios à l’abri des machines à sous. Et on s’attache, au final, au personnage à la fois complexe, ambitieux, invisible au grand public et peut-être obscure à lui-même qu’est l’animateur, ex-enfant à l’histoire familiale chaotique qui voudrait un autre petit pour bientôt : “afin qu’il n’ait pas trop d’écart d’âge avec Elliot”. Le procédé serait celui de la première fois. Un bébé dont le couple ne saura pas qui des deux est le père et aura deux ascendances féminine: la donneuse d’ovule et la mère porteuse. Les mêmes femmes que pour Elliot. Car toutes les deux, convaincues par le couple, ont décidé d’être à nouveau de la partie. Alex? Yes… he can.