Le 13 mai dernier, un collectif citoyen croate a entrepris une collecte de signatures dans le but d’organiser un référendum sur la modification de la Constitution. Les activistes du groupe « Au nom de la famille », probablement tous catholiques pratiquants, souhaitent que la Constitution croate définisse le mariage comme une union entre un homme et une femme. Selon eux, cela empêcherait le progrès de la lutte pour l’égalité des homosexuelles et des hétérosexuelles devant le mariage et devant l’adoption. La question posée lors du référendum serait la suivante : « Êtes-vous en faveur d’une définition du mariage comme une union entre un homme et une femme dans la constitution?». Les constitutions polonaise et hongroise contiennent déjà une telle définition de mariage.
Le collectif a organisé la collecte des signatures dans 2000 localités différentes. En Croatie, pour qu’un référendum puisse être organisé il est nécessaire de disposer de 375 000 signatures, toutes collectées dans un délai de 15 jours.
L’initiative a été soutenue par de nombreuses associations religieuses, particulièrement par l’Eglise catholique. Le primat de Croatie Josip Bozanic a exprimé ouvertement son soutien à l’action.
Les signatures ont été collectées dans diverses endroits notamment dans des lieux publics, devant différentes institutions religieuses (des églises catholiques), dans les universités.
Vivement contre le mariage pour tous, Mate Uzinic, l’évêque de Dubrovnik a déclaré que « Même avec l’aide de Dieu, si on échoue les conséquences seront des changements de la loi de la famille et avec cela, tout ce qui s’est déjà produit dans certains pays européens ». «Il faut lutter avec tous les moyens législatifs contre ceux qui tentent d’enlever et d’empoisonner les enfants des familles chrétiennes, ce n’est qu’une partie de l’engagement des croyants», a-t-il ajouté.
D’après les dernières nouvelles, qui datent de la soirée du 13 mai, la collecte de signatures du collectif « Au nom de la famille » aurait recueilli 131 000 signatures dès le premier jour.
En Croatie, l’organisation du référendum au niveau national est régie par la Constitution. Cette dernière a été modifiée juste avant le référendum sur l’adhésion de la Croatie à l’UE organisé en janvier 2012. Le gouvernement a imposé la règle selon laquelle l’accord de la majorité des participants au référendum suffirait pour le valider. Sans cette modification faite au préalable, le référendum sur l’adhésion de la Croatie à l’UE n’aurait pas été validé car seulement 43.51% de la population croate y a participé. Ces modifications restent toujours source de controverse dans le pays.
Au niveau local, les référendums sont régis par la loi sur les référendums. Paradoxalement, un référendum est validé avec une participation de 50% de la population électorale. A la fin du mois d’avril par exemple, la ville de Dubrovnik a organisé un référendum sur la construction des terrains de golf et des villas touristiques sur la colline de Srd. Le référendum n’a pas été validé car seulement 30% des électeurs ont voté, même si une large majorité (environ 84%) s’est prononcée contre le projet d’investissement.