A la veille de la présidentielle, les Paraguayens semblent prêts à se jeter dans les bras d’Horacio Cartes, héritier de la dictature, patron d’un empire industriel opaque et auteur de sorties antigay gratinées.
Si l’on en croit les sondages, le Paraguay va au-devant de jours difficiles. A la veille de l’élection présidentielle, Horacio Cartes aurait une longueur d’avance sur ses rivaux libéral et de gauche. Chef du parti Colorado, celui de l’ancien dictateur Alfredo Stroessner, ce businessman de 57 ans a fait campagne quasiment en donnant un minimum d’interviews et de meetings.
«Je me tirerais une balle dans les couilles»
Cartes a commencé à ouvrir la bouche dans la dernière ligne droite de la campagne. Et ça ne sent pas bon. Interrogé sur la famille, il a commencé par comparer les homosexuels à des «singes». Après l’adoption du mariage pour tous en Uruguay, la semaine dernière, un journaliste lui avait demandé ce qu’il ferait si son fils se mariait à un autre homme. «Je me tirerais une balle dans les couilles», a-t-il répondu avec élégance. C’est tout ce qu’on lui souhaite.
Contrairement à ses voisins, le Paraguay ne reconnaît pas les couples de même sexe. Prinicpal rival de Cartes, le libéral Efraín Alegre, s’est dit ouvert à un débat sur le sujet.
Le millionnaire Horacio Cartes compte sur sa réussite économique personnelle, dans l’industrie alimentaire et du tabac, pour arriver au pouvoir. Son équipe rappelle qu’il a donné du travail à des milliers de personnes dans le pays. Et tant pis si plusieurs enquêtes internationales ont laissé entendre qu’à l’origine de cet empire financier – dont les ramifications s’étendraient dans des paradis fiscaux – il pourrait y avoir le trafic de drogue.
par A.G.