Un nouvel « indice » pour mesurer les niveaux d’homophobie et leurs impacts socio-écologiques

>> A socioecological measurement of homophobia for all countries and its public health impact

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C’est une question de santé publique. Un véritable fléau, que les chercheurs de l’Université britannique d’Oxford ont décidé d’estimer, en élaborant un indice, combinant à la fois les composantes institutionnelles et sociales de l’homophobie. La première étant fondée sur le niveau d’application des lois criminalisant, protégeant ou reconnaissant les droits fondamentaux des LGBT. La seconde, sur le niveau d’acceptation et tolérance entre les individus et groupes de personnes.

Dévoilée, ce 3 mars, dans la revue European Journal of Public Health, l’indice est alimentée par une large variété de sources, des Nations Unies, du Fonds monétaire international (FMI), de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes, ainsi que par des enquêtes menées à l’échelon régional sur plus de 460 000 personnes, interrogées sur leurs réactions à l’homosexualité.

L’Europe occidentale apparait comme la région « la plus inclusive », avec la Suède au premier rang mondial, suivie de l’Amérique latine. L’Afrique et le Moyen-Orient comptent au contraire les nations les plus homophobes, à l’exception de l’Afrique du Sud et du Cap-Vert, dans le top 10 des « friendlies » pour la catégorie à revenu faible et intermédiaire, dont la Colombie est en tête.

Les chercheurs ont en outre constaté que les plus homophobes, sont les mêmes que ceux qui présentent de hauts niveaux d’inégalité entre les sexes, violations des droits humains, ou faiblesse des dépenses de santé et faible niveau de satisfaction de la vie.

Des effets préjudiciables pour tous, associés à une baisse de l’espérance de vie masculine et à une plus faible production économique.

« Cet indice propose aux communautés des données intéressantes capables de les aider dans leur action de sensibilisation en faveur de sociétés plus inclusives », a réagi Erik Lamontagne, conseiller économique principal à l’ONUSIDA et coauteur de la publication (avec Marc d’Elbée, Michael W. Ross, Aengus Carroll, André du Plessis et Luiz Loures).

En prenant compte des conséquences sociales, économiques et sanitaires négatives de l’homophobie, les scientifiques espèrent que les pays seront « en bien meilleure capacité pour y répondre et améliorer la vie de tous. »

Joëlle Berthout
stophomophobie.com