Paris espère remporter ce lundi l’organisation de cette compétition qu’elle avait ratée en 2005…
Une issue plus gay qu’en 2005? Huit ans après l’échec sur le fil de la candidature aux JO 2012, Paris est à nouveau favorite face à Londres pour obtenir l’organisation d’un événement sportif international: les GayGames 2018, dont la ville hôte sera désignée ce lundi à Cleveland (Etats-Unis). Signe de l’intérêt suscité par une compétition anecdotique sur le plan des performances, mais fédérant près de 15.000 participants de toutes orientations sexuelles, une trentaine de personnes sont présentes pour le grand oral dans l’Ohio, qui a débuté dimanche.
Valérie Fourneyron et Laura Flessel en renfort
En tête de la délégation, la ministre des sports PS, Valérie Fourneyron, la marraine de la candidature Laura Flessel, des représentants du Conseil régional d’Île-de-France et de la Ville de Paris. Battu en 2005 par Cologne, Paris, qui présentait alors sa candidature pour 2010, aurait bien aimé à l’époque recevoir un tel renfort.
«En 2005, le calendrier était contre nous à cause de la candidature de Paris-2012. Personne ne pouvait s’engager sur deux fronts, pas même le maire de Paris, Bertrand Delanoë», se souvient Michel Geffroy, co-président de Paris 2018 qui sera cette année opposé à Londres et à la petite ville irlandaise de Limerick.
La candidature, dont le président d’honneur est Pierre Bergé, a aussi reçu le soutien écrit du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et de plus de vingt fédérations sportives. Du côté de la ministre des sports l’objectif est d’imposer la tolérance de l’homosexualité, au même titre que la lutte contre le dopage ou la corruption, dans le milieu perçu comme hostile qu’est celui du sport organisé.
Peu de soutien de la part du CFSI
Si les fédérations de football, d’athlétisme, de lutte, de cyclisme, de rugby, de handball notamment, ont joué le jeu en signant la lettre de soutien, le Comité français du sport international (CFSI) ne mise pas vraiment sur le succès de Paris-2018 pour redorer l’image de la France dans les instances internationales.
Bernard Lapasset, son président, aurait ainsi appelé la ministre à un peu de sérieux lorsqu’elle lui a demandé le secours de son instance pour appuyer la candidature des Gay Games. Le CIO lui-même, qui parraine de loin des événements régionaux ou communautaires comme les Jeux méditerranéens ou les Jeux Arabes, n’a jamais considéré les Gay Games –pourtant fondés par un Olympien, le décathlonien Tom Waddel– comme faisant partie de ses satellites.
Ouverts à tous
«Le niveau des performances, l’esprit des Gay Games, les modalités de sélection [sur inscription sans considération de niveau] font que c’est un événement militant et non sportif», justifie un responsable du mouvement olympique tricolore chargé des relations internationales.
Car ces «jeux ouverts à tous», qui permettent de «lutter contre les discriminations», ont également «un fort volet culturel», rappelle la Mairie de Paris. Et donc un intérêt non négligeable pour le tourisme dans la capitale.
Pointant également un «gros boulot réalisé depuis deux ans par les associations et depuis un an par les pouvoirs publics», la Mairie qualifie son dossier de «sérieux» et «disposant de tous les atouts». A tel point que l’équipe organisatrice estime que, si «elle n’obtient pas l’organisation des Gaygames maintenant, on ne l’aura jamais…»
J. C.(20minutes.fr)