Bien que quatre enfants porteurs du VIH traités après la naissance ne montrent aucun signe détectable du virus, la résurgence de la maladie chez un cinquième qui a cessé la prise de médicaments fait dire aux chercheurs canadiens qu‘il est trop tôt pour parler de «cure».
Leurs découvertes ont été dévoilées samedi à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, lors d’une conférence présentée par l’Association canadienne de recherche sur le VIH.
C’est tout de même un pas dans la bonne direction, a affirmé le Dr. Ari Bitnun, un spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital pour les enfants malades de Toronto, en plus d’appuyer le cas d’un bébé au Mississippi qui a été «guéri sur le plan fonctionnel», selon les médecins américains.
M. Bitnun fait partie d’une équipe de spécialistes qui cherche à déterminer si un traitement sur les enfants à risque dès leurs premières heures de vie est plus efficace qu’une médication commencée plus tard.
En mars 2013, la communauté scientifique a fait grand bruit du cas d’une cure pédiatrique qui avait fonctionné sur un bébé au Mississippi, né prématurément à l’automne 2010 d’une femme qui n’avait pas consulté de médecin durant sa grossesse et ignorait qu’elle portait le VIH. Dès que des tests sanguins ont révélé la présence du VIH chez le poupon, les médecins lui ont administré une combinaison de trois substances, plutôt que deux tel qu’ils le font habituellement pour un patient de cet âge. Maintenant âgé de trois ans et demi, l’enfant ne semble pas porter de traces du virus, même après avoir arrêté la médication.
En entrevue, M. Bitnun a expliqué que les résultats présentés samedi portent sur cinq enfants à qui l’on a donné une combinaison de médicaments antirétroviraux dans les 24 heures suivant leur naissance. Le virus est indétectable chez quatre de ces sujets, aujourd’hui âgés entre trois et huit ans.
La différence entre ces enfants et le bébé du Mississippi est que les petits Canadiens continuent de prendre les médicaments. Un cinquième n’a pu continuer, en raison de difficultés à lui administrer régulièrement ses doses. Chez lui, une faible présence du virus persistait même lorsqu’il prenait les médicaments, et a augmenté lorsqu’il a cessé.
La presse Canadienne