La justice camerounaise vient de condamné, à six mois de prison assortie d’une amende de 650 000 francs CFA (soit environ 1 000 euros), l’un des auteurs d’une violente agression subie par une personne intersexe, en novembre 2021.
La victime, la vingtaine, a été « violée et lynchée par une foule, après avoir refusé les avances de ses agresseurs, tandis que d’autres ont filmé et diffusé la scène sur les réseaux sociaux pour l’humilier davantage. Elle les avait rencontrés dans le bar où elle travaillait. Ils l’ont contrainte à les suivre. Rouée de coups pendant plusieurs heures, un homme a fini par la conduire au commissariat, en présence de deux de ses bourreaux « qui pensaient être dans leur bon droit ».
Rappelons que les relations sexuelles entre personnes du même sexe, et autre pseudo « tentative d’homosexualité, sont passibles au Cameroun de 6 mois à cinq ans d’emprisonnement.
L’un des agresseurs a néanmoins d’abord été interpellé puis relâché au bout de 48 heures. Mais l’association Camfaids (Cameroonian foundation for Aids), qui œuvre pour la défense des personnes LGBT+, a porté plainte pour « coups et blessures, traitements dégradants et inhumains », et relancé ainsi l’enquête qui a mené à l’arrestation et à la poursuite d’un des suspects, reconnu coupable et condamné à Yaoundé ce 25 février 2022, comme le rapporte Human Rights Watch.
« Une décision de justice qui reflète la reconnaissance grandissante des droits fondamentaux des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, y compris le droit d’être protégé de la violence ».