Haythem, 27 ans, arrêté le 5 juin dernier, alors qu’il se prenait en photo près d’un poste de police, a été condamné par le tribunal de Sousse, dans le Nord tunisien, à quatre mois de prison ferme pour un « flirt virtuel » sur Facebook. Les agents ont retrouvé dans son téléphone des échanges qu’il aurait eu avec son copain présumé, et résidant à l’étranger.
« C’est une première en Tunisie, un jugement sur l’orientation sexuelle, sans même qu’il y ait de faits avérés », a réagi sur kapitalis, Me Mounir Baatour, président de l’association « SHAMS ». La victime a par ailleurs refusé le fameux test anal, « censé prouver son homosexualité ». La justice ne peut donc l’incriminer sur la base de l’article 230 du code pénal tunisien qui prévoit jusqu’à trois ans de prison ferme pour « sodomie ». En vérité, si les accusations se répètent, les peines aussi.
Ses avocats ont fait appel, le procès est annoncé pour le 22 septembre prochain.
Rappelons que cette législation homophobe en Tunisie est héritée du protectorat français.