Le Maltais Tonio Borg est devenu mercredi le nouveau commissaire européen chargé de la Santé et des Consommateurs après avoir été adoubé par le Parlement européen en dépit de ses positions passées controversées concernant l’avortement ou l’homosexualité.
La nomination de Tonio Borg a été approuvée par 386 voix contre 281 et 28 abstentions.
Il va pouvoir prendre ses fonctions dans quelques jours, lorsque sa nomination aura été entérinée par le Conseil européen, ont indiqué la Commission européenne et le Parlement.
Sa nomination ne faisait pas grand doute après son audition la semaine dernière pendant trois heures par le Parlement.
« Ce vote est une victoire du bon sens sur les manoeuvres politiciennes, de la responsabilité sur l’hypocrisie idéologique » s’est réjouie mercredi dans un communiqué l’eurodéputée conservatrice Françoise Grossetête, pour qui Tonio Borg rassemble « tous les critères requis pour occuper un poste aussi essentiel »
Mais les Verts, les libéraux et les communistes ont voté contre, et lors d’une réunion mardi soir les membres du groupe socialiste, le deuxième en nombre au Parlement européen, se sont prononcés aux deux tiers contre la nomination de Tonio Borg.
Le président du groupe socialiste, Hannes Swoboda, a souligné dans un communiqué publié avant le vote que si Tonio Borg était nommé, son groupe « coopérerait avec lui dans son domaine de compétence », mais que ce dernier « aurait le devoir et l’occasion de convaincre les nombreux citoyens qui ont émis des doutes sur ses positions et ses engagements en matière de droits fondamentaux ».
« Notre scepticisme est dû aux propos (de M. Borg) contre les gays, contre le divorce, les préservatifs, l’avortement », avait expliqué mardi l’eurodéputée verte Rebecca Harms, ajoutant : « nous méritons un commissaire moins catholique conservateur ».
Quant au chef de file des Libéraux, Guy Verhofstadt, il avait expliqué que son groupe n’avait « rien contre lui en tant que commissaire, mais pas pour ce poste-là, car ses convictions conservatrices posent problème ».
Au moment de son audition par les eurodéputés, Tonio Borg avait assuré qu’il ferait « respecter le droit européen » avant ses « convictions personnelles », tout en ajoutant qu’il ne les abandonnerait pas.
« En matière d’avortement, ce sont les Etats membres de l’UE qui sont compétents », avait-il rappelé. A propos de certains de ses commentaires jugés homophobes, il avait aussi promis de respecter pleinement la Charte des droits fondamentaux européens qui garantit les droits de tous les citoyens européens sans distinction.