Un juge fédéral du Massachusetts a accordé mardi à un détenu transsexuel la possibilité d’être opéré pour changer de sexe, sans toutefois préciser s’il devait ensuite être incarcéré avec les hommes ou les femmes.
Michelle Kosilek, née Robert Kosilek, condamnée à perpétuité pour le meurtre de sa femme, demandait depuis douze ans à la justice de lui accorder le droit d’être opérée. En raison d’un « trouble d’identité sexuelle », elle avait déjà reçu un traitement hormonal.
Les autorités pénitentiaires de l’Etat doivent prendre « immédiatement toutes les mesures nécessaires » pour que Kosilek puisse bénéficier d’une opération de changement de sexe « aussi rapidement que possible », a ordonné le juge Mark Wolf, dans une des premières décisions de ce genre aux Etats-Unis.
Il a estimé que cette opération était le « seul traitement approprié » en raison d’une « nécessité médicale impérative » répondant aux droits constitutionnels du détenu, en vertu du 8e amendement sur la protection face aux « punitions cruelles et inhabituelles ».
Les autorités pénitentiaires de l’Etat s’y étaient opposées, estimant que Kosilek, une fois opérée, risquait de devenir une cible pour ses co-détenus. Un « prétexte » selon le juge, pour qui « les prétendus risques peuvent être gérés » par les autorités pénitentiaires.
« Le tribunal ne décide pas maintenant où Kosilek doit être incarcérée après l’opération », a-t-il ajouté, laissant ce soin aux responsables de la prison. Il n’a pas non plus déterminé qui devait procéder à l’opération, ni qui devait payer la facture.