STOP Homophobie a été informée par ses militants, qui font un travail de veille sur les réseaux sociaux, d’une prolifération de vidéos d’agressions transphobes à Paris et régions. Ayant alerté la police, celle-ci est à la recherche des victimes pour faire avancer les enquêtes préliminaires.
Depuis le mois de septembre, nous avons pu consulter plusieurs vidéos de personnes transgenres agressées par des groupes d’individus dans les rues de la capitale. Ces vidéos sont filmées et publiées par les agresseurs eux-mêmes, promouvant leurs actes et encourageant leurs « followers » à en faire autant.
Sur l’une d’elles, qui semble avoir été diffusée la première fois le 14 septembre dernier, on voit une jeune femme, en jean, basket, t-shirt pourpre avec un motif pailleté et une jupe rose, sortant d’un restaurant, se faire insulter de « sale pute », « travelo de merde », « fils de pute », par deux hommes qui la filment. Celui qui ne tient pas le téléphone portable l’attaque par derrière, la frappant violemment du poing au visage. Tandis que la victime s’écroule et que sa tête cogne brutalement le sol, les insultes transphobes reprennent. L’agresseur va encore lui assener un coup de pied à la tête. Et celui qui filme lui en donne un autre dans le ventre. La vidéo prend fin sur des félicitations qu’ils s’adressent.
Deux autres vidéos similaires nous sont encore parvenues cette semaine. Si le procédé est toujours le même, les auteurs des actes sont eux différents, comme les personnes qui publient et partagent ces vidéos.
STOP Homophobie redoute que cette pratique ne se répande.
Ces agressions transphobes diffusées sur les réseaux sociaux ne sont malheureusement pas rares. En 2018 déjà, nous avions alerté les autorités publiques et porté plainte pour des agressions similaires dans le 17ème arrondissement de Paris, par un groupe qui se faisait appeler la « BAT » pour « Brigade Anti Trav. ».
Il est inacceptable qu’en 2019 des personnes puissent craindre pour leur vie du fait de leur genre. Il l’est tout autant qu’il soit possible de publier de telles vidéos sans être inquiété des conséquences qu’elles peuvent générer. Ayant pris contact avec les services de police de Paris, nous savons que les victimes de ces agressions ne se sont pas fait connaitre et n’ont pas porté plainte.
Les services de police de Paris souhaiteraient qu’elles le fassent. STOP Homophobie les y encourage ainsi qu’elle s’engage à les soutenir et les accompagner.