Le 3 octobre, l’exposition « Lanmou Nou » (« Notre amour » en créole), organisée par le centre Kap Caraïbe et dédiée aux artistes de la communauté LGBT antillaise, a été vandalisée et recouverte de tags homophobes à Fort-de-France, en marge d’une manifestation devant la cour d’appel.
Le maire Didier Laguerre a immédiatement condamné cet acte, le qualifiant d’« intolérable » et soulignant qu’il contredit les valeurs de tolérance et de respect portées par la ville. Soutenue par la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et la haine anti-LGBT), l’exposition, inaugurée le 23 septembre, devait se poursuivre jusqu’à début octobre, autour du centre culturel Camilles Darsières. Elle présentait neuf photographies d’artistes LGBT originaires de Martinique, de Guadeloupe et de la diaspora antillaise.
Deux plaintes ont été déposées. La photographe Adeline Rapon, coorganisatrice de l’exposition, a exprimé sa tristesse tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre son travail pour la visibilité et la défense des droits LGBT en Martinique. Kap Caraïbe a dénoncé « une attaque contre les efforts de promotion de la tolérance ».
Un élan de solidarité
Cet acte de vandalisme a rapidement suscité un large élan de soutien. Plusieurs associations locales, dont Culture Égalité, le Mouvement du Nid, l’Union des femmes de Martinique et Konbit, ont exprimé leur « révolte » et appelé à une société inclusive, sans discriminations.
Le préfet de la Martinique a également condamné ces attaques, rappelant qu’elles ciblaient non seulement la communauté LGBT, mais aussi la liberté d’expression artistique. Il a salué l’initiative de Kap Caraïbe, organisatrice de la première manifestation publique du centre LGBT de Martinique, et a réaffirmé que « ces messages de haine n’ont pas leur place dans notre société ».
Destruction de l’exposition photo « Lanmou Nou » ‼️ pic.twitter.com/Z78zIrNVVR
— KAP Caraïbe (@KAPCaraibe) October 4, 2024