Un couple catholique africain a demandé vendredi à l’Eglise d' »engager une contre-offensive déterminée » contre l’introduction du mariage gay en Afrique, plusieurs évêques africains critiquant, lors du synode sur la famille, l’importation sur leur continent de conceptions occidentales.
Devant près de 200 pères synodaux, Léon et Valentine Botolo, de République démocratique du Congo, mariés depuis 40 ans, ont demandé à Rome d’inciter « les Eglises locales d’Afrique à engager une contre-offensive déterminée, en vue de résister aux pressions des gouvernements occidentaux et des organisations non gouvernementales internationales, visant à faire adopter le mariage homosexuel aux pays africains ».
Les thèmes des droits des homosexuels, du mariage gay et du « genre » ont été peu abordés au synode mais ont donné lieu à plusieurs interventions critiques de participants africains.
Il faut « qu’il soit bien entendu que l’Afrique a ses problèmes propres et ses préoccupations prioritaires qui ne sont pas ceux de l’Occident. L’homosexualité n’est pas vraiment une priorité mortelle pour nos sociétés », a ajouté ce couple, en énumérant divers facteurs de déstabilisation de la famille africaine « comme l’impact négatif des us et coutumes, le trafic des enfants, les grands défis de l’éducation ».
« L’Eglise, ont-ils demandé, doit donner clairement sa position sur les questions liées au +genre+, face à la grande offensive des organisations internationales qui font adopter, sous couvert de programmes de santé et droits reproductifs » des conceptions « contraires à la vision du monde des Africains ».
Lors du synode, quelques interventions sur l’homosexualité, très classiques, se sont contentées d’affirmer le respect dû aux personnes homosexuelles, mais en rejetant totalement l’idée du mariage pour deux personnes de même sexe.
Le mariage, ont-ils relevé, est réservé dans l’Eglise catholique à l’union d’un homme et d’une femme. Il est donc « exclu » que l’Eglise catholique puisse célébrer un jour des mariages entre homosexuels, avait affirmé jeudi le cardinal Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs.
Les évêques africains sont les plus virulents. Ils reprochent régulièrement une forme de colonialisme culturel et économique de l’Occident -à travers les programmes bilatéraux et multilatéraux (ONU, grandes ONGs)– conditionnant l’octroi d’aides à l’acceptation des visions des pays occidentaux sur la santé reproductive (contraception, avortement, préservatif) et l’homosexualité.
Ce sujet est sensible, certaines ONGs catholiques refusant de coopérer avec les agences de l’ONU, d’autres au contraire le faisant et étant très critiquées au sein de l’Eglise.