Les prêtres homosexuels vivent parfois une situation pénible mais il existe un site internet où ils peuvent en parler, parfois de manière ingénue mais pleine d’espoir.
C’est l’histoire d’un site discret qui existe depuis plusieurs années et aurait bien voulu garder son anonymat mais les propos que l’on prête au pape François sur un «lobby gay» l’ont mis sous les feux de la rampe. Venerabilis regroupe en effet les annonces des prêtres homosexuels qui recherchent de la compagnie dans un milieu qui exclut les femmes.
«Bonjour, je suis un prêtre (35), recherche l’amitié de prêtres ou de séminaristes homosexuels. Je suis très ouvert», écrit un homme dans la chatroom en italien. Car le site propose des espaces en cinq langues. Ou encore: «Je suis un prêtre italien (45) avec une préférence pour les hommes noirs. Je serai très heureux si un prêtre à la peau sombre pouvait me contacter.»
Un pêché mortel
La plateforme internet a vu le jour en 2007, sous l’impulsion d’une mystérieuse Fraternité des prêtres catholiques romains homosensibles («Homosensible Roman Catholic Priests Fraternity). L’initiative est venue de prêtres italiens, qui composent la majorité des commentaires, ajoute le Tages-Anzeiger dans son édition de lundi
Alors que l’église catholique juge l’homosexualité comme un pêché mortel, le site joue le rôle d’une bourse d’échanges où les interlocuteurs adoptent un pseudo et se gardent de donner des renseignements qui pourraient laisser deviner leur identité. Si les contacts sont virtuels, ils peuvent déboucher sur de véritables rencontres depuis peu, surtout à Rome.
Mur des lamentations
Les prêtres homosexuels disposent de lieux pour rencontrer «personnellement et sans risque» leurs correspondants, comme par exemple la célèbre librairie Feltrinelli à Largo Torre Argentina, dans la cafétéria ou la division Philosophie et Religion entre 18 et 20 heures. Les séminaristes de l’université jésuite Gregoriana et de l’université dominicaine Angelicum s’y rencontrent entre 11 et 12 heures.
Le site, qualifié d’entreprise dépravée par les milieux conservateurs de l’église, fait aussi office de mur des lamentations. Des prêtres y font état de la difficulté de leur situation qui les fait parfois plonger dans une double existence pénible à l’image de ce jeune prêtre. Membre de la fraternité de Pius X., il accepte mal son homosexualité et «aimerait s’entretenir avec d’autres prêtres et traditionalistes qui souffre de mêmes problèmes».
(Newsnet)