Depuis lundi, la Suisse dispose d’un site internet et d’une ligne téléphonique gratuite (0800 133 133) pour proposer du soutien les victimes de violences liées à leur orientation sexuelle. Et comme il n’existe toujours aucune statistique, l’homophobie n’étant pas reconnue par le code pénal Suisse avant l’adoption d’une motion l’année dernière par le parlement, ce sera l’occasion de « répertorier » toutes les agressions signalées.
Parce que « pour les autorités, la police et les politiciens, s’il n’y a pas de données c’est comme si cette violence n’existe pas ! Elle est pourtant bien réelle », déplorent sur leur site les initiateurs du projet. Selon des estimations, sur les cinq dernières années en Suisse, près d’une personne LGBT sur trois en aurait été victime.
« Un déficit d’informations qui nuit à la mise en œuvre d’actions concrètes pour prévenir et lutter contre ces violences et discriminations. »
La « LGBT+ Helpline », en partenariat avec « Pink Cross », l’association faîtière des organisations gays en Suisse, appelle ainsi les victimes à ne plus avoir honte ni peur et « prendre un moment pour expliquer ce qui s’est passé », par formulaire, entretiens personnels ou par e-mail.
Des conseillers bénévoles, de tout âge et profils variés (artisans, employés, juristes, médecins, psychologues, éducateurs ou encore étudiants) sont disponibles 24h/24, et partagent en ligne leurs expériences, motivations, ou réorientent pour des besoins plus spécifiques.
« C’est du devoir des autorités », soutient par ailleurs sur « 20 Minuten » le conseiller national gay Angelo Barrile (PS/ZH). « Face aux actes homophobes, il faudrait fonctionner de la même manière que pour les violences domestiques. Ces crimes doivent être poursuivis d’office », insiste-t-il, soulignant également l’importance « que les futurs agents de police de tous les cantons soient sensibilisés à la thématique. Je suis en train d’envisager de déposer une motion dans ce sens », a-t-il conclu.
Valentine Monceau
stophomophie.com