Laura, une jeune montpelliéraine, a partagé son témoignage sur les réseaux sociaux, dénonçant une agression lesbophobe qu’elle a subie dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juin, en marge du Festival des Fanfares. Elle a également exprimé sa frustration en interpellant le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, quant au manque de réaction des forces de l’ordre et aux difficultés rencontrées pour déposer plainte.
Alors qu’elle discutait avec sa petite amie dans une rue, assises sur un trottoir et échangeant des câlins, Laura se souvient qu’un individu les a abordées en se moquant. Malgré ses tentatives pour calmer la situation, une amie de cet homme s’est immiscée, en lui disant que si elle voulait se comporter comme un homme, elle devait se battre comme tel.
Laura n’a pas eu le temps de répondre qu’elle a reçu un coup de poing au visage, avant que « quatre ou cinq hommes » se joignent à l’altercation pour la frapper. « Heureusement que j’étais accompagnée de mes amis et ma petite amie », précise-t-elle, soulignant que leur intervention a probablement sauvé sa vie.
Immédiatement après l’agression, Laura a sollicité l’aide de la police. Une unité de six agents se trouvait à proximité, mais « ils n’ont pas bougé d’un mètre pour aller voir les agresseurs qui étaient pourtant à une rue ». Au lieu de cela, ils lui ont demandé de se calmer, menaçant de la placer en garde à vue.
« Et après ça ? Ils m’ont suivi dans la rue en me disant de bien vouloir quitter les lieux me laissant rentrer chez moi seule », ajoute-t-elle. Plus tard, au commissariat, les policiers ont refusé de prendre sa plainte, invoquant l’absence d’un certificat médical, bien que celui-ci ne soit pas obligatoire pour signaler une agression. Et lorsqu’elle a finalement pu déposer plainte, l’officier a censuré son récit, refusant de mentionner « la non-assistance à personne en danger » des policiers présents lors des faits.
Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, et le préfet de l’Hérault, Francois-Xavier Lauch, lui ont apporté leur soutien, condamnant fermement l’agression. Le préfet a en outre demandé à la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN34) de faire le point sur l’accueil réservé à Laura pour son dépôt de plainte et a « sensibilisé » le procureur de la République à cette affaire. Une enquête interne est en cours.
STOP homophobie exprime son soutien indéfectible à Laura.
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