La polémique après les propos d’une candidate frontiste qui avait comparé la ministre de la Justice à un singe rebondit ce dimanche. « Cette personne connaît bien évidemment la pensée mortifère et meurtrière du Front national », a répliqué Christiane Taubira. Le parti entend porter plainte.
Elle l’a finalement fait samedi en marge de sa visite dans la Drôme. Selon Le Dauphiné, la ministre de la Justice a tout d’abord ironisé. « Cette militante, qui est tout de même tête de liste FN dans sa commune, n’a visiblement pas compris qu’il faut faire semblant », a-t-elle expliqué.
« On sait bien ce que le FN pense »
Avant d’être beaucoup plus acerbe sur le FN en général. « Parce que cette personne connaît bien évidemment la pensée mortifère et meurtrière du Front national. On sait bien ce que le FN pense : c’est les noirs accrochés aux branches des arbres, les arabes à la mer, les homosexuels dans la Seine, les juifs au four, voilà les pensées profondes de ce parti », a-t-elle asséné.
Le FN, qui avait suspendu Anne-Sophie Leclere dès vendredi, a réagi dimanche matin aux propos de Christiane Taubira. Dans un communiqué, le parti les qualifie de « saillie outrancière et violente ». « Rien ne justifie l’expression d’une telle haine à l’encontre d’un parti tout entier et des ses millions d’électeurs », lance le FN. En conséquence, la formation dirigée par Marine Le Pen annonce qu’elle « engagera donc une procédure judiciaire » contre la Garde des Sceaux.
Dati « choquée » par ces attaques
L’ancienne ministre UMP de la Justice Rachida Dati s’est déclarée ce dimanche sur France 3 « choquée » par les attaques visant Christiane Taubira, deux jours après la suspension d’une candidate FN qui l’avait comparée à un singe. « C’est très choquant ! Moi je suis choquée par les attaques que subit Christiane Taubira sur sa personne, sur son origine et sur ce qu’elle est (…) c’est ce que j’essaie de combattre », a dit l’eurodéputée.
Si Rachida Dati combat « l’idéologie » de la garde des Sceaux et son projet de loi de réforme pénale, elle a « du respect pour elle comme femme, comme responsable politique », et « c’est normal » de la défendre à propos de son origine, son identité. « C’est pas la guerre, c’est pas la haine la politique, heureusement ! », a-t-elle ajouté.