Après la fin de la dictature militaire, la communauté LGBT de Birmanie sort prudemment la tête de l’eau et se risque à organiser une fête, à diffuser un magazine TV/Web et à proposer des performances dans le pays. Mais il serait hâtif de penser que ces initiatives sont sans danger dans ce pays conservateur.
« Fab Night », c’est le nom de la toute première fête des gays et lesbiennes au Myanmar, organisée dans l’ancienne capitale Rangoun. Depuis 6 mois, la communauté célèbre tous les mois sa liberté (partiellement) retrouvée. Une liberté envolée dès le lendemain matin…
Car ceux qui font leur coming out, ostracisés, s’exposent à des poursuites. Même après la fin de la dictature militaire en 2011, les relations sexuelles entre personnes du même sexe peuvent coûter jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Mais certains ne se laissent pas impressionner. Phyo, par exemple, présentateur de Rainbow TV, un magazine gay diffusé à la télévision et sur Internet.
L’émission est produite par Colors Rainbow, une association fondée il y a six ans. Ses militants luttent pour l’abrogation de l’article 377 du Code pénal birman, qui criminalise les relations entre personnes de même sexe.
Des élections sont prévues en 2015. Les espoirs de la communauté homo reposent sur la chef de l’opposition et lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi. Parviendra-t-elle à s’imposer face au parti de l’ancienne junte lors des législatives en 2015 ? Rien n’est moins sûr. La route est encore longue jusqu’au jour ou gays et lesbiennes pourront vivre sans entrave au Myanmar.