Vidéo. Quand Florian Philippot défendait sa vie privée et celle des membres du Front national sur RMC

>> La nouvelle a créé un séisme dans la classe politique et dans l’opinion publique : Le magazine Closer dévoile des photos de Florian Philippot en compagnie d’un homme et met ainsi en lumière la supposée homosexualité du n°2 du Front national.

Une Une que M. Philippot n’a pas encore commentée, mais qui a provoqué l’émoi de Marine Le Pen, mais aussi de nombre de ses opposants politiques, y compris des membres du Front de Gauche et du PS. Difficile.
Selon l’Association des Journalistes LGBT : dévoiler l’homosexualité d’une personnalité publique peut se révéler utile. Tout en rappelant son attachement profond au respect de la vie privée, l’association appelle à une évolution des mentalités mais également de la législation afin, dit-elle, que « l’homosexualité ne soit pas automatiquement reléguée à la sphère privée (quand l’hétérosexualité, elle, est toujours publique), et que la conception parfois très restrictive de ‘vie privée’ ne serve pas d’excuse pour entraver la liberté d’informer. »

Dans la foulée de la Une de « Closer », une ancienne vidéo d’une interview de Florian Philippot sur RMC resurgit. A l’époque, le bras droit de Marine Le Pen avait farouchement refusé de parler de son orientation sexuelle.

C’était en janvier 2013. Florian Philippot, invité dans l’émission de radio Les Grandes Gueules sur RMC, est interrogé sur la question du Mariage pour tous, contre lequel le FN s’était alors clairement positionné. L’interview glisse alors vers la vie privée de l’homme politique d’extrême-droite : « Homosexuel, hétérosexuel ? », telle est la question. Alors que Florian Philippot n’avait eu aucun problème à affirmer son célibat, il balaie cette nouvelle question d’un revers de main : « Pfff ! Question sans intérêt, je ne parle jamais de ma vie privée. »

Ses intervieweurs insistent. Il faut dire que quelques jours auparavant, le journal d’extrême-droite Minute avait évoqué un lobby gay influençant les décisions de Marine Le Pen. Florian Philippot tient bon et rétorque : « Vous ne saurez rien de ma vie privée, vous ne saurez rien de la vie privée des gens du Front national, vous ne saurez rien de la vie privée de Marine Le Pen. » Le vice-président du FN en profite pour tacler Nicolas Sarkozy et la peopolisation des politiques, affirmant ainsi la différence du Front national : « C’est quelque chose d’absolument détestable !« 

Florian Philippot aurait-il dû faire son éventuel coming-out ?

Les personnalités politiques se sont toutes positionnées en faveur du respect de la vie privée du frontiste. Marine Le Pen, notamment, n’a pas hésité à fustiger les magistrats qui ne sanctionnent pas assez lourdement le non-respect de l’intimité des personnages publics par les médias people.

Une autre voix s’est cependant élevée, faisant prendre un nouveau tour au débat : celle des hommes politiques qui, eux, ont préféré faire leur coming-out avant que leurs préférences sexuelles ne soient livrées en pâture dans la presse. A l’instar de Ian Brossat, adjoint PCF à la maire de Paris Anne Hidalgo, qui twittait cette nuit : « On dira ce qu’on veut, mais le meilleur remède contre l’outing, ça reste le coming out…« 

Question qui reste délicate, surtout au sein du Front national, même si dans son grand plan de dédiabolisation de l’extrême-droite, celui-ci a toujours refusé de donner des consignes pour la Manif Pour Tous, et a même récemment intégré dans ses rangs un militant notoire pour la cause LGBT, Sébastien Chenu, comme l’a confirmé lui-même le créateur de l’association GayLib. Le scandale va-t-il mettre le FN en face de ses incohérences, ou va-t-il au contraire le servir ? Les prochaines élections nous le diront.

Avec staragora