La deuxième membre du groupe contestataire Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, a été remise en liberté, a annoncé son mari Piotr Verzilov sur son compte Twitter. Quelques heures plus tôt, Maria Alekhina, l’une de ses comparses, avait quitté définitivement le camp de Nijni-Novgrorod dans une voiture de l’administration pénitentiaire.
Les deux femmes ont été libérées suite à la loi d’amnistie votée par la Douma mercredi dernier, et qui devrait déboucher sur la remise en liberté d’environ 25.000 détenus dans les prochaines semaines.
Dès sa sortie de prison, Nadejda Tolokonnikova, qui avait dénoncé ses conditions de détention dans une lettre ouverte, a scandé les mots « Une Russie sans Poutine« . Elle a par ailleurs fustigé un pays « construit sur le modèle d’une colonie pénitentiaire », et affirmé: « C’est la raison pour laquelle il est si important de changer les colonies pour changer la Russie de l’intérieur ».
« Les camps sont le visage du pays », a-t-elle encore ajouté. La jeune femme a jugé que le temps qu’elle avait passé en détention n’avait pas été « du temps perdu », et estimé qu’elle avait « grandi » grâce à cette expérience. « J’ai vu cette petite machine totalitaire de l’intérieur », a-t-elle déclaré, promettant de se consacrer à la défense des détenus. Nadejda Tolokonnikova était détenue dans la prison de Krasnoyarsk, une ville sibérienne, après un transfert opéré début novembre.
« Une opération de com »
Ce matin, Maria Alekhina, première Pussy Riot a retrouvé la liberté, avait mis en cause la loi d’amnistie approuvée mercredi dernier par le Parlement russe à l’occasion des 20 ans de la Constitution. « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un geste d’humanisme, mais plutôt d’une opération de communication », avait asséné la jeune femme, mère d’un petit garçon, Philippe.
« C’est une profanation », avait-t-elle également estimé, dénonçant une loi qui ne concerne « même pas 10% » des détenus. « Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé », avait-t-elle ajouté, disant par ailleurs ne pas avoir changé d’avis sur le président Vladimir Poutine. Elle avait raconté avoir été « sous le choc » quand elle a été libérée, et estimé que sa sortie, orchestrée dans le plus grand secret, l’avait été sans doute pour éviter des « adieux bruyants » avec ses co-détenues.
AFP
Russie: les deux Pussy Riot remises en liberté… par 20Minutes