« Le racisme, l’antisémitisme, l’intolérance, les actes antimusulmans, les actes antichrétiens, l’homophobie gagnent du terrain », a lancé mardi le Premier ministre devant l’Assemblée nationale.
L’opposition pestait « contre un faux suspense », mais l’exercice était bien périlleux au regard du profond pessimisme de l’opinion quant à la capacité de l’exécutif à sortir le pays de l’impasse. Et pour cause, c’est la deuxième fois en cinq mois qu’il sollicite l’approbation des députés. En cas de refus, l’article 50 de la Constitution prévoyait la démission du gouvernement ce qui aurait pu conduire à la dissolution de l’Assemblée. Mais le scénario était tout autre.
« Arrêtons de stigmatiser les populations en les ramenant constamment à leurs origines, à leur religion. Nous ne pouvons plus tolérer, et je le dis avec gravité, ces propos, ces actes… Des citoyens se sentent abandonnés et si certains font le choix du repli, c’est aussi parce que la République n’a pas su tenir ses promesses et leur donner la protection que nous ne savons plus leur offrir. Je crois que c’est là que se trouve notre principal combat! »
« La France est un grand pays qui mérite notre respect et si nous, responsables politiques ne le faisons pas, qui le fera pour nous. Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. »
A la fin de son discours, Manuel Valls a donné le coup d’envoi de la campagne présidentielle 2017. Il a d’abord fustigé le débat sur la démission de François Hollande ou la dissolution de l’Assemblée : « Appeler à la démission du chef de l’Etat, c’est mettre en cause nos institutions, c’est vouloir affaiblir la France », a-t-il accusé.