VIH : 40 % des jeunes croient qu’un vaccin existe déjà, Sidaction alerte sur la désinformation

Alors que la 31ᵉ édition du Sidaction se déroule du 21 au 23 mars, un sondage OpinionWay met en lumière un constat préoccupant : les jeunes de 15 à 24 ans sont de plus en plus désinformés sur le VIH. Idées reçues, fausses croyances et manque de prévention fragilisent la lutte contre le virus, malgré les progrès scientifiques.

Des idées fausses en recrudescence

D’après cette étude, 42 % des jeunes pensent que le VIH peut se transmettre par un baiser, soit une augmentation de 12 points en un an. Un tiers croit qu’il suffit de partager un verre ou un siège de toilettes pour être contaminé, et 40 % sont persuadés qu’un vaccin existe déjà.

« On assiste à une lente dégradation des connaissances sur le VIH, et ce phénomène s’accélère », alerte Florence Thune, directrice générale de Sidaction. Elle pointe notamment l’impact de la pandémie de Covid-19, qui a éclipsé les campagnes de sensibilisation ces dernières années.

Une prévention en recul, un risque accru

Le manque d’information se traduit par des comportements à risque. Un jeune sur trois n’utilise pas systématiquement de préservatif avec un partenaire non régulier, et seuls 36 % des jeunes sexuellement actifs ont effectué un test de dépistage dans l’année.

« Trop de jeunes pensent que le VIH ne les concerne pas », déplore Sandrine Fournier, responsable du financement des associations pour Sidaction. Or, 3 600 nouvelles contaminations ont encore été enregistrées en France en 2023, et près de 40 millions de personnes vivent avec le virus dans le monde.

Un regard encore marqué par la stigmatisation

L’enquête révèle aussi des discriminations persistantes : 20 % des sondés estiment que le VIH ne concerne que les homosexuels ou les usagers de drogues, et un jeune sur deux aurait honte d’être séropositif. Seuls 38 % envisageraient une relation amoureuse avec une personne vivant avec le VIH, malgré les preuves scientifiques affirmant qu’une personne sous traitement ne transmet pas le virus.

Face à ces constats, Sidaction appelle à renforcer l’éducation à la sexualité et la prévention dès le plus jeune âge. Dès septembre, le programme scolaire inclura un volet sur le VIH pour tenter d’inverser cette tendance inquiétante.