Des chercheurs du groupe pharmaceutique français Sanofi et des Instituts nationaux américains de la santé (NIH) ont développé une combinaison d’anticorps, un antiviral « à trois têtes », qui a procuré « une meilleure protection que tous les autres testés jusqu’alors », neutralisant 99% des plus de 200 différentes souches du VIH-1 (qui représente plus de 98 % des cas d’infections en France), écrivent-ils.
Le traitement, dont les détails ont été publiés mercredi dans la revue américaine Science, a permis de protéger des singes contre le virus simien du sida (VIS) et des souches du virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
Le nouvel agent a également été testé sur des cellules humaines en laboratoire.
Ces anticorps ont été produits grâce à l’ingénierie génétique pour détecter et neutraliser plusieurs cibles infectieuses simultanément. « A la différence des anticorps naturels, ce triple antiviral frappe des cibles infectieuses multiples dans une seule molécule », explique le Dr Gary Nabel, responsable scientifique de Sanofi et principal auteur de ces travaux.
« Cette approche a le potentiel d’améliorer la protection contre le VIH et constitue une fondation pour de nouveaux traitements contre le cancer et des maladies auto-immunes et infectieuses », estime-t-il. « La combinaison de thérapie a déjà montré son efficacité contre le VIH et le cancer », rappelle le virologue.
La grande diversité génétique des VIH de par le monde constitue la principale difficulté pour produire des anticorps capables de combattre efficacement la pandémie actuelle.
« Une combinaison d’anticorps qui, chacun, frappe des sites distincts de l’enveloppe du VIH pourrait bien être la meilleure approche pour neutraliser les défenses du virus et parvenir à produire un traitement anti-infectieux et une prévention », a jugé le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses.
Sanofi produit actuellement ce triple anticorps pour mener un essai clinique de phase 1 qui devrait débuter en 2018 à l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), qui fait partie des NIH. Il sera effectué sur des volontaires en bonne santé et des personnes infectées par le VIH et permettra de déterminer l’innocuité et l’efficacité de cette nouvelle molécule.