Un programme de tests de mesure de la charge virale du VIH (OPP-ERA) a été lancé vendredi 13 septembre à Abidjan (Côte d’Ivoire), dans le cadre d’une phase pilote de deux ans couvrant trois autres pays : Burundi, Cameroun, et Guinée.
En février dernier, UNITAID et France expertise internationale (FEI), qui regroupe l’Agence nationale de recherche sur le SIDA (ANRS), le groupement d’intérêt public ESTHER, SIDACTION et SOLTHIS, annonçaient la signature d’un accord de 2,4 millions de dollars pour sa mise en œuvre. Le prix du test devrait être fixé à 10 dollars l’année.
OPP-ERA vise à permettre aux pays à faible revenu de mieux dépister et suivre le VIH, en déterminant plus facilement la charge virale à un moindre coût. Selon les statistiques de l’ONUSIDA, huit millions d’habitants de pays en développement, majoritairement d’Afrique, sont actuellement sous antirétroviraux. Mais moins de 10 % des patients atteints du VIH ont accès à des tests de charge virale dans les pays pauvres. Ces derniers sont pourtant indispensables pour les adultes, afin de déterminer à quel moment ils doivent changer de traitement, et pour les nourrissons, dans le dépistage précoce.
En 2011, 230 000 enfants sont morts de causes liées au SIDA, avant deux ans. Ce sont autant de décès qui auraient pu être évités grâce à un dépistage efficace suivi d’un traitement ad hoc les premières semaines de la vie.
Définir le traitement le mieux adapté
« L’accès aux traitements ARV, c’est très bien. Mais quand on a ce test de charge virale, on peut vraiment observer l’efficacité du traitement et déterminer la meilleure manière de les prendre », souligne Philippe Duneton, directeur général adjoint d’UNITAID.
L’intérêt est double. « La maladie ne va pas évoluer, le patient ne va pas mourir » et « les risques de transmission sont bien moindres », a précisé Philippe Duneton.
Des tests de charge virale, répandus en Europe et aux États-Unis, étaient très faiblement utilisés en Afrique, à cause de leur coût. Mais OPP-ERA repose sur l’utilisation conjointe d’appareils et de réactifs issus de fabricants et fournisseurs différents et s’inspire des travaux de Christine Rouzioux, biologiste à l’université Paris Descartes. Cet outil diagnostic se veut souple, rapide et facile d’utilisation, notamment dans les zones les plus reculées. Ce système permet en outre de réaliser des tests prenant en compte d’autres agents infectieux.
› COLINE GARRÉ