«Nous avons enregistré l’année dernière 22 000 décès liés au sida, contre 20 000 l’année précédente», a indiqué à l’AFP le chef du Centre fédéral russe de lutte contre le sida, Vadim Pokrovski. «Généralement très mal informés, les Russes ne viennent souvent voir le médecin que quand il est déjà trop tard», a-t-il regretté.
La Russie compte aujourd’hui près de 700 000 personnes contaminées, a ajouté Vadim Pokrovski. «Les médias russes qui avaient prêté une grande attention au sida dans les années 1990, alors que le virus était encore quasi inexistant dans le pays, semblent aujourd’hui en être fatigués», a-t-il dit.
Chaque année la Russie enregistre entre 70 000 et 80 000 nouvelles infections par le VIH. «Près de 200 nouveaux cas par jour», selon Vadim Pokrovski. La plupart des nouveaux cas – 55 % – sont dus à l’usage de la drogue, 43% à des contacts hétérosexuels, et environ 1 % à des relations homosexuelles, a-t-il précisé.
Triste exception
En Russie où l’homosexualité était considérée à l’époque soviétique comme un crime, puis comme une maladie mentale jusqu’en 1999, «les communautés homosexuelles ont toujours été et sont toujours très fermées, et traditionnellement très bien informées sur ce virus», a expliqué Vadim Pokrovski.
Une loi controversée adoptée en Russie l’année dernière sur la «propagande» homosexuelle devant mineurs, «n’a pas changé le pourcentage d’homosexuels dans le bilan des personnes contaminées par le sida» qui reste toujours au niveau de 1 %, selon lui.
L’Onusida a annoncé mercredi que le nombre de décès dus au sida dans le monde a chuté de plus de 30% en 10 ans, tout comme le nombre de nouvelles infections par le VIH. Le nombre de séropositifs en Russie a presque doublé entre 2006 et 2012, malgré la décision du gouvernement de multiplier par 20 à partir de 2006 le financement de la lutte contre le sida, reconnue comme «priorité nationale».
AFP