Le tribunal correctionnel de Créteil a condamné, lundi 18 novembre, deux hommes pour avoir injurié un couple de femmes dans un jardin de Vincennes le 9 juin. STOP homophobie, partie civile dans cette affaire, a salué la décision. Les faits avaient éclaté après que l’un des hommes a vu ses avances repoussées par l’une des victimes.
Les insultes proférées incluaient des propos tels que « sales gouines », « sales putes », « salopes », ainsi que des phrases comme « les lesbiennes, c’est pas normal » et « les gouines, vous nous dégoûtez ».
Lors de l’audience, un seul prévenu s’est présenté. Il a reconnu avoir employé le terme « gouine », affirmant l’avoir corrigé en « sale fouine », tout en admettant son caractère offensant. Le second prévenu, qui contestait les faits, ne s’est pas présenté.
Le tribunal a ainsi condamné l’absent à deux mois de prison ferme. Celui qui était présent a été sanctionné par 70 heures de travail d’intérêt général (TIG) à effectuer au sein d’une association LGBT+.
Un « signal fort »
Pour Maître Jean-Baptiste Boué-Diacquenod, avocat des victimes, cette décision envoie un message clair. « C’est un signal fort que ce dossier d’injures lesbophobes soit jugé devant le tribunal correctionnel, en audience publique », a-t-il affirmé.
De son côté, Maître Anne-Sophie Laguens, avocate de STOP homophobie, a exprimé ses préoccupations face à la banalisation des comportements homophobes dans l’espace public. « Le prévenu a prétendu qu’il aurait pu tenir des propos similaires à l’encontre d’un couple hétérosexuel, mais il n’existe aucun équivalent en français pour insulter quelqu’un sur son hétérosexualité. Ces injures ciblaient donc directement l’orientation sexuelle des victimes », a-t-elle déclaré.
Pour Terrence Khatchadourian, secrétaire général de l’association, ce jugement, semble modéré, mais souligne l’importance de combattre les discriminations et de garantir le respect de la dignité de chacun dans l’espace public.