Un trentenaire, « père de famille », reconnu coupable de « violences volontaires commises en état d’ivresse et en raison de l’orientation sexuelle des victimes », a été condamné ce mercredi 21 septembre 2022 à 3 ans d’emprisonnement ferme, assorti d’un mandat de dépôt à effet différé : il exécutera sa peine en maison d’arrêt.
L’homme avait agressé un groupe de six amis, rencontrés par hasard le 23 juin 2019, dans le XXe arrondissement de Paris.
Outre des injures homophobes, l’accusé, qui était avec sa femme et leurs deux enfants, les a assénés de coups de poing, s’attaquant principalement à quatre d’entre eux qui étaient en couple. Il n’y avait eu ni « provocation » ni « incitation » de leur part. L’une des victimes, frappée à plusieurs reprises au visage, a dû être hospitalisé pour une double fracture de la mâchoire.
La Procureur de la République réclamait 2 ans de prison, assorti d’un mandat de dépôt. Mais la circonstance aggravante liée à l’orientation sexuelle lui apparaissant évidente, le tribunal est allé au-delà des réquisitions. L’accusé estimait que l’injure « PD » n’était pas particulièrement homophobe.
Me Boué-Diacquenod, qui accompagnait les victimes, déclare qu’elles sont « satisfaites de la tenue de l’audience et de cette peine qui, si elle est sévère, tient compte du caractère homophobe de l’agression et de la gravité des violences ».
Des agressions « gratuites qui se multiplient par ailleurs dans les lieux publics », a également rappelé Me Laguens, qui représentait STOP homophobie, partie civile en soutien aux six hommes.