Tereska Torrès, résistante et femme de lettres franco-américaine dont le best-seller « Women’s Barracks » avait fait scandale en abordant les relations lesbiennes dans les casernes de femmes des Alliés, est décédée à l’âge de 92 ans, a annoncé sa famille lundi dans le carnet du Figaro.
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Tereska Torrès était née le 3 septembre 1920 à Paris. Ses parents, le sculpteur Marek Szwarc et son épouse Guina sont des juifs polonais et son père s’est converti au catholicisme.
En juin 1940, Tereska et sa mère gagnent l’Angleterre. Son père, qui combat dans les forces armées polonaises en France, est évacué de La Rochelle par la marine britannique. A Londres, Tereska, qui n’a pas encore 19 ans, s’engage chez les Volontaires Françaises de la France Libre.
En mai 1944, elle épouse Georges Torrès, dont la mère a épousé Léon Blum et se trouve avec lui à Buchenwald. Georges Torrès, engagé dans la 2e DB, est tué en octobre 1944 sur le front des Vosges. Leur fille, Dominique naîtra quatre mois après la mort de son père.
En 1947, Tereska Torrès participe au tournage du documentaire « Les illégaux » de Meyer Levin, écrivain américain, qui retrace le périple des survivants des camps de concentration qui, après la guerre, tentent de rejoindre la Palestine sur des bateaux clandestins.
En 1948, elle épouse Meyer Levin à Paris, puis, sur les conseils de son mari, publie en 1950 aux Etats-Unis un roman de fiction au sujet de son expérience de guerre sous le titre « Women’s Barrack ». Ce livre raconte les problèmes des femmes vivant dans les casernes alliées et les relations lesbiennes dans cet environnement militaire.
Vendu à 4 millions d’exemplaires aux USA, traduit en 13 langues, cet ouvrage valut à Tereska Torrès de comparaître devant la commission parlementaire américaine sur la pornographie. Son ouvrage fut salué au début des années 2000 par les organisations féministes américaines.
En 1963, Tereska et Meyer Levin s’étaient rendus en Ethiopie pour le tournage du premier documentaire sur la vie des Juifs noirs d’Ethiopie.
Elle était également l’auteure d' »Une Française Libre » (2000, Le Seuil et Phébus) et d’un roman, « Le sable et l’écume » (1946, Gallimard).
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