Présélectionné pour représenter la France aux Oscars 2016, le film n’a pas eu l’heur de plaire à Philippe de Beauregard, élu d’extrême-droite, qui a décidé d’en interdire l’affiche.
Sur le site internet de la municipalité, comme à la mairie, sur les deux films projetés, aucune trace également de La Belle Saison, pourtant diffusé ce jeudi 17 au cinéma de la commune. Ce qui étonne d’autant plus les cinéphiles que les affiches ont été maintenues dans le reste du village, rapporte Le Dauphiné.
Interrogé, Philippe de Beauregard a estimé qu’il en va de «sa liberté d’expression et de son droit à la critique». «J’ai vu ce film et il comprend de nombreuses scènes de nature à perturber un jeune public et il n’y a aucun avertissement et aucune restriction d’âge indiqués. En tant que citoyen, je mets en garde les parents», s’est-il justifié.
Quant à la question de l’homosexualité, le maire FN précise: «S’il s’agissait d’une relation hétérosexuelle, j’aurais eu la même réaction. Ce sont les scènes érotiques en gros plan qui ne sont pas destinées à tous les publics. Le partenariat avec l’association est maintenu. Je pense qu’ils auraient pu choisir un autre film».
Manque d’affinités électives avec la culture et l’homosexualité ?
Les membres de Ciné Ravelin qui animent le cinéma rural n’ont pas souhaité s’exprimer. Le directeur de l’association départementale Cinéval Christophe Ricard a assuré que « le choix de la programmation des films se fera à Camaret comme dans l’ensemble des autres communes du réseau. Il se trouvait que nous avions rendez-vous avec le maire ce lundi, nous avons évoqué le sujet, expliqué notre position. Il n’a pas demandé à s’immiscer dans le choix des films. Il a juste expliqué ne pas vouloir afficher ce film sur les moyens de communication qui sont les siens. »
Il y a deux ans déjà, c’est l’affiche de L’Inconnu du lac qui avait été retirée des rues de Versailles et de Saint-Cloud. En cause: un baiser entre deux hommes et les ébats d’un couple homosexuel en arrière-plan.
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